presse (suite)
Depuis une quarantaine d'années, ces phénomènes ont eu tendance à s'accentuer. Les puissants groupes financiers se sont imposés à la presse. La crise des quotidiens parisiens à vocation nationale s'est accentuée ; de tous les titres fondés depuis 1968, seul Libération (créé en 1973) est parvenu à traverser le temps. Les coûts de fabrication, la concurrence sur le marché publicitaire, les retards pris dans la modernisation des entreprises, les difficultés à proposer au public une information originale face aux appétits des médias audiovisuels, expliquent en grande partie ce recul permanent.
L'évolution des quotidiens régionaux est plus nuancée : certains, parvenus à un stade de quasi-monopole, affichent une belle réussite, tel Ouest-France, premier quotidien français, avec près de 800 000 exemplaires. Les hebdomadaires politiques, transformés sous l'influence anglo-saxonne en news magazines, conservent un certain dynamisme. Mais le phénomène nouveau apparu dans la presse française est la percée des publications spécialisées, quotidiennes (l'Équipe, la Tribune), hebdomadaires (magazines de télévision), ou mensuelles. De nos jours, plus du tiers des journalistes travaillent pour un périodique spécialisé, technique ou professionnel, destiné au grand public.
À l'aube du XXIe siècle, la presse écrite se trouve confrontée à un triple défi : l'adaptation technologique - processus déjà largement amorcé -, l'émergence des journaux gratuits et la reconquête d'une opinion dont les sondages indiquent qu'elle n'accorde plus qu'une confiance parcimonieuse aux journaux.