nom donné par les auteurs anciens à un ensemble de populations qui occupaient au Ve siècle avant notre ère une zone s'étendant du Bassin parisien à la Bohême, et qui se sont répandues au cours des siècles suivants dans une grande partie de l'Europe.
Ce sont les historiens grecs qui ont désigné ces populations collectivement sous le nom de « Celtes » (Keltoi), tandis que les historiens latins ont utilisé le terme de « Gaulois » (Galli). Les archéologues évoquent, quant à eux, une « civilisation de La Tène », site archéologique proche du lac de Neuchâtel (Suisse), où ont été retrouvés des objets présentant une certaine homogénéité, datés d'avant même Ve siècle. Néanmoins, il est clair que les peuples celtiques n'ont jamais formé une unité politique cohérente, et qu'ils étaient, au contraire, divisés par de constantes rivalités politiques et économiques. Existait-il une unité linguistique permettant de parler d'un groupe de « langues celtiques » ? Ces langues ne sont connues, avant notre ère, que par des inscriptions très éparses et quelques patronymes et toponymes. C'est seulement à partir du Moyen Âge que sont attestées les langues celtiques des îles Britanniques, aujourd'hui partiellement préservées en Irlande, en Écosse et au pays de Galles - le breton étant également d'origine insulaire, et véhiculé au Moyen Âge par des immigrants fuyant les invasions anglo-saxonnes.
Les Protoceltes.
• Au début de l'âge du bronze (vers 1800 avant J.-C.), on identifie, dans cette zone comprenant l'est du Bassin parisien, le sud de l'Allemagne, la Bohême ainsi qu'une partie de la Suisse et de l'Autriche, une certaine unité de culture matérielle, parfois désignée sous le nom de « complexe nord-alpin », parallèlement à d'autres complexes culturels contemporains. Cette unité correspond alors à la civilisation d'Unetice, suivie, à l'âge du bronze moyen, à partir de 1500 avant J.-C., par celle des tumulus et, à l'âge du bronze final, à partir de 1200 avant J.-C., par une partie du « complexe des Champs d'urnes ».
Hallstatt et La Tène : des civilisations celtiques.
• Mais, ce n'est qu'avec le début du premier âge du fer, ou « civilisation de Hallstatt », que l'on peut véritablement parler d'une unité culturelle nette. Elle se caractérise par l'homogénéité des pratiques funéraires (inhumation du mort en position allongée), du type de parure féminine (torques rigides, bracelets, fibules), de l'armement (épées de fer, lances), dont la tradition se poursuivra à l'époque de La Tène. Sur une partie du domaine hallstattien apparaissent, au VIe siècle, d'éphémères « résidences princières », qui contrôlent économiquement de larges territoires. Des tombes somptueuses, telles celles de Hochdorf en Allemagne ou de Vix en France, témoignent de leur richesse.