ancienne colonie française, devenue en 1946 un département d'outre-mer.
Un premier établissement est fondé en 1612 à Sinnamary par des marchands de Rouen ; puis le comptoir de Cayenne voit le jour en 1643, mais il est détruit par les Anglais quatre ans plus tard. Après l'échec de diverses tentatives de colonisation menées par Poncet de Brétigny, la Compagnie des douze associés, La Vrigne et Michel, la mise en valeur commence véritablement avec la Compagnie de la France équinoxiale, que fonde Colbert en 1661. Ses débuts n'en sont pas moins bien modestes, limités à la bourgade de Cayenne et à ses environs immédiats. Au XVIIIe siècle, les efforts des jésuites amènent un peu de prospérité, notamment sous l'administration des trois gouverneurs d'Orvilliers (1710-1765). Mais l'expulsion de la Compagnie de Jésus, puis la catastrophique expérience de colonisation agricole à Kourou (1764), portent des coups funestes à la colonie, qui bénéficie néanmoins des travaux de drainage et de l'extension des plantations sucrières promus par le gouverneur Malouët (1768-1778).
La Révolution fait de la Guyane un lieu de déportation où sont internés - dans la région de Sinnamary - des montagnards et des prêtres réfractaires (c'est la « guillotine sèche »). À partir de 1801, l'administration de l'ex-jacobin Victor Hugues donne un élan à la colonie, qui est occupée ensuite par les Portugais, de 1809 à 1817.
Le XIXe siècle est marqué par les chimériques projets de colonisation de Catineau-Laroche et par les efforts de la Mère Marie Javouhey pour améliorer le sort des esclaves, mais l'économie de plantation est ruinée par l'abolition de l'esclavage (1848), ainsi que par la découverte d'or à l'Approuague (1855), qui entraîne la dépopulation des régions littorales. Enfin, à partir de 1852, l'implantation du bagne à Saint-Laurent-du-Maroni jette l'opprobre sur la Guyane : plus de 74 000 forçats ou relégués vont s'y succéder, jusqu'au décret Monnerville de 1937, qui met fin à la transportation.
Par suite du règlement des contentieux relatifs aux frontières avec le Surinam hollandais (1891) et avec le Brésil (1900), la superficie de la Guyane est ramenée à 88 000 kilomètres carrés.
En 1930, la Guyane est divisée en deux arrondissements. Ralliée à la France libre en 1942, elle devient un département d'outre-mer en 1946. Depuis lors, elle a connu un essor démographique notable (27 000 habitants en 1954, 114 000 en 1990), accueillant des réfugiés asiatiques (Hmongs du Laos) et surinamiens. L'économie reste très dépendante de la métropole : un « plan vert » agricole (1975) n'a pas donné de résultats heureux, et la base spatiale de Kourou assure une grande partie des ressources. La Guyane forme une région monodépartementale et est représentée au Parlement par deux députés et un sénateur. L'audience des formations autonomistes ou indépendantistes y demeure limitée.