Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
M

maréchaussée, (suite)

En dépit de réorganisations successives, la maréchaussée manque d'efficacité. Les archers ne sont pas des soldats, et ne l'ont jamais été. Les charges sont vénales ; le plus souvent, elles sont achetées par des bourgeois et transmises à leur fils. Il est encore possible de faire appel à des remplaçants. Aussi, l'édit de mars 1720 introduit-il un changement majeur qui « militarise » la maréchaussée. La vénalité est supprimée. Les compagnies aux ordres des prévôts sont réparties par brigades de 5 ou 6 cavaliers, qui sont progressivement recrutés parmi d'anciens soldats. Ces cavaliers des maréchaux finissent par avoir accès aux Invalides, et leurs officiers peuvent recevoir la croix de Saint-Louis. Dans sa politique d'affectation des postes, le ministère de la Guerre favorise un brassage qui associe « gens du cru », connaissant patois et usages locaux, à des hommes venant d'autres provinces, et qui sont moins sensibles aux influences locales. À la veille de la Révolution, la maréchaussée, qui compte quelque 4 500 hommes, finit par acquérir une réputation d'efficacité très appréciée des populations. En 1789, les compagnies et les brigades sont regroupées dans le cadre d'une gendarmerie nationale, et le décret du 17 avril 1799 confirme la mission qui a été celle de la maréchaussée, et qui consiste à « assurer dans la République le maintien de l'ordre et l'exécution des lois ».

maréchaux de l'Empire.

Supprimé par le décret du 21 février 1793, le titre de maréchal est rétabli par le sénatus-consulte du 18 mai 1804 portant création des charges des grands officiers ; il s'agit d'une dignité purement civile, et non d'un grade suprême dans la hiérarchie militaire.

Lors du passage du Consulat à l'Empire, Napoléon estime en effet qu'il est nécessaire de faire renaître une cour où ses meilleurs serviteurs seraient distingués par de prestigieuses charges inspirées de celles de l'Ancien Régime. Son pouvoir étant avant tout fondé sur sa gloire militaire, il honore particulièrement ses meilleurs compagnons d'armes. Les nouveaux maréchaux sont placés au premier rang des grands officiers de l'Empire et doivent être « choisis parmi les généraux les plus distingués ». Ainsi, le 19 mai 1804, Berthier, Murat, Moncey, Jourdan, Masséna, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davout et Bessières deviennent titulaires du titre, tandis que Kellermann, Lefebvre, Pérignon et Sérurier sont promus maréchaux honoraires. De nouvelles nominations interviennent ultérieurement : celle de Victor en 1807, celles de Macdonald, de Marmont et d'Oudinot en 1809, de Suchet en 1811, de Gouvion-Saint-Cyr en 1812, de Poniatowski en 1813 et de Grouchy en 1815. Conformément à la législation initiale, les maréchaux vivants et au service de la France n'ont jamais été plus de seize, puisque, outre ceux qui succombent à leurs blessures, comme Lannes en 1809 ou Poniatowski en 1813, certains sont rayés de la liste, en raison de fonctions exercées à l'étranger, tels Murat, roi des Deux-Siciles, Berthier, prince de Neuchâtel, Jourdan, chef d'état-major de l'armée d'Espagne, ou Bernadotte, prince de Suède.

Les maréchaux de l'Empire sont unis par la gloire des armes : presque tous ont appartenu à l'armée d'Ancien Régime, et tous ont fait ou refait leurs preuves durant la Révolution. Mais ils constituent, ainsi que le constate J. Jourquin, un groupe hétérogène. Ils n'appartiennent pas à une même génération : près de quarante ans séparent Kellermann, né en 1735, de Marmont, né en 1774. Certains, tels Lannes ou Ney, sont nés dans des milieux populaires, d'autres, tel Oudinot, dans la petite bourgeoisie commerçante ; d'autres encore, tels Brune ou Moncey, dans la bourgeoisie de robe, tandis que quelques-uns, dont Davout, Marmont ou Pérignon, sont issus de la noblesse. Ils n'ont pas eu un accès égal aux honneurs impériaux : Brune, Jourdan et Poniatowski n'ont jamais été anoblis par Napoléon, alors que presque tous les autres maréchaux ont reçu un titre ducal. Grâce à leurs traitements, dotations (celles de Berthier s'élèvent à plus d'un million de francs) et gratifications, ils ont généralement joui d'une fortune importante. Elle leur a permis de mener un train de vie nobiliaire, qu'ils parviennent à conserver après 1815, d'autant que les survivants se rallient en majorité à la monarchie constitutionnelle, après avoir souvent pesé de toute leur influence pour obtenir l'abdication de Napoléon.

Marengo (bataille de),

victoire remportée in extremis par Bonaparte en Italie, le 14 juin 1800.

En 1800, la France s'oppose aux Autrichiens dans le nord de l'Italie. Le 13 juin, le Premier consul est à Marengo, près d'Alexandrie. Il ne se doute pas que l'armée autrichienne du général Mélas s'y trouve avec 30 000 hommes et 100 pièces d'artillerie. Pour la localiser, Bonaparte disperse ses troupes et envoie le général Desaix en reconnaissance. Le lendemain matin, vers 9 heures, les Autrichiens sortent d'Alexandrie et surprennent les 22 000 Français, qui ne disposent que de 15 canons. Après plusieurs assauts autrichiens, le recul est inévitable. L'arrivée de la garde consulaire, rappelée en hâte, ne rétablit pas la situation. L'écrasante supériorité de l'artillerie autrichienne contraint le Premier consul à la retraite. Vers 15 heures, Mélas, assuré de la victoire, quitte le champ de bataille pour répandre la nouvelle.

Une charge de la cavalerie autrichienne aurait transformé la défaite française en un véritable désastre. Mais, trop confiants, les Autrichiens laissent les Français reculer en bon ordre. Vers 17 heures, le général Desaix parvient à rejoindre Marengo et attaque le flanc de l'avant-garde autrichienne. Il est tué durant l'assaut, mais une brillante charge de cavalerie menée par Kellermann le Jeune (le fils du maréchal) permet la capture de 1 700 Autrichiens et sème la panique chez l'ennemi. À 22 heures, la victoire est française. Victoire sanglante : 6 000 morts français et 9 400 morts autrichiens. Avec elle se clôt la seconde campagne d'Italie.

Marguerite de Navarre (ou d'Angoulême),

reine de Navarre de 1527 à 1549, et femme de lettres (Angoulême 1492 - Odos, Bigorre, 1549).