Bourbonnais, (suite)
Au début du XIIe siècle, pour la première fois, un roi de France intervient dans cette seigneurie : en 1108 ou 1109, exerçant son droit de suzerain, Louis VI contraint à la soumission Aimon Vaire Vache, qui a évincé son neveu. Par la suite, une collaboration étroite s'instaure entre les rois de France et les seigneurs de Bourbon. En 1276, Béatrix de Bourbon épouse Robert de Clermont, fils de Louis IX. Les sires de Bourbon sont désormais membres de la famille royale. C'est à cette époque que l'on commence à employer l'expression « Bourbonnais » pour désigner la seigneurie. En décembre 1327, le roi Charles IV en fait un duché, érigé en pairie en 1328 par Philippe VI. Pour faire face aux dépenses de la guerre de Cent Ans et se défendre contre les « routiers », Louis II, duc en 1356, est conduit à développer les institutions de son duché. Il fait de Moulins sa capitale, dotée d'un château reconstruit et d'une collégiale. Le duché devient le centre d'un État princier qui englobe notamment le Forez, le Beaujolais, puis l'Auvergne. Mais pour obtenir ce dernier duché Louis II doit accepter que ses possessions deviennent un apanage royal. Les successeurs de Louis II - Jean Ier, Charles Ier, Jean II - comptent parmi les princes des « fleurs de lys », remplissant de hautes fonctions, fréquentant la cour et participant à ses intrigues. Sous Jean II, puis sous Pierre II, marié à Anne de France, Moulins devient un des centres littéraires et artistiques qui annoncent la Renaissance.
L'apogée politique du duché se situe sous Charles III, le Connétable de Bourbon. Toutefois, ce duc fastueux et « mal endurant » se trouve entraîné dans un conflit avec le roi François ler et sa mère, Louise de Savoie. Malgré ses qualités d'homme de guerre, il n'est pas en mesure d'engager le combat et doit s'enfuir sur les terres de l'Empire. Son duché de Bourbon, réuni à la couronne en 1527, deviendra la province du Bourbonnais, puis le département de l'Allier.