franco-allemande (guerre), (suite)
L'armistice et la perte de l'Alsace-Lorraine.
• Pour mettre fin à un siège qui dure depuis cent trente-deux jours, et malgré la volonté de Gambetta de poursuivre la « guerre à outrance », le gouvernement se résigne à négocier avec l'Allemagne. Un armistice de 21 jours renouvelable est signé le 28 janvier 1871. Une Assemblée nationale, élue le 8 février, se réunit à Bordeaux : elle confie à Adolphe Thiers les fonctions de chef de l'exécutif provisoire, et le mandate pour négocier des préliminaires de paix avec Bismarck. Ceux-ci sont conclus le 26 février à Versailles, puis ratifiés par l'Assemblée, imposant à la France des clauses territoriales très dures : perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, dont Metz. Le traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 par le ministre des Affaires étrangères Jules Favre, confirme les clauses des préliminaires. Néanmoins, seule concession de Bismarck, la France conserve Belfort, en échange de 12 communes supplémentaires, en Lorraine. La France se voit aussi imposer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or et l'occupation de plusieurs départements de l'Est jusqu'au paiement de cette indemnité. Elle s'en acquitte rapidement, et l'évacuation de la totalité du territoire national est réalisée en septembre 1873.
Ce conflit, qui se prolonge en France par une guerre civile - la Commune -, modifie l'équilibre européen en faveur du nouvel Empire allemand, proclamé dans la Galerie des glaces du château de Versailles le 18 janvier 1871, et consacre le statut d'homme d'État de Bismarck. Les souvenirs de l'« année terrible » et l'annexion de l'Alsace-Lorraine (les « provinces perdues ») nourriront un profond et durable antagonisme franco-allemand.