groupement de tribus germaniques qui participent aux Grandes Invasions.
Apparus pour la première fois dans l'histoire de l'Occident au IIIe siècle, les Alamans se heurtent à l'Empire romain, qui les contient derrière le Rhin, entre le Main et le lac de Constance. Ils franchissent le Rhin lors de la grande invasion qui débuta le 31 décembre 406. Implantés en Alsace, dans le Palatinat et en Suisse orientale, ils cherchent, à la fin du Ve siècle, à étendre leur royaume, et se heurtent à leurs voisins francs et burgondes. Clovis, roi des Francs, est vainqueur des Alamans à la bataille de Tolbiac (aujourd'hui Zülpich) en 496. Cette bataille marque un tournant dans le règne de Clovis, qui décide de se convertir au christianisme peu de temps après. Dix ans plus tard, le roi des Francs remporte une seconde victoire contre les Alamans, qui, dès lors, paient tribut aux Mérovingiens.
Aux VIe et VIIe siècles, les Alamans constituent un duché autonome, dont le duc est nommé par le roi mérovingien d'Austrasie. Seul Dagobert, roi mérovingien de Neustrie, renverse cette tradition. À sa mort, les Alamans se libèrent du joug franc et reprennent leur autonomie. Au VIIIe siècle, Charles Martel et ses descendants doivent entreprendre de nouvelles campagnes contre eux. Carloman, frère de Pépin le Bref, met un terme aux soulèvements répétés des Alamans en 746. Leur duché est alors intégré au royaume des Francs, et divisé en deux comtés, confiés à des Francs. Convertis tardivement au christianisme par des moines irlandais, les Alamans du royaume franc conservent un sentiment particulariste, renforcé par la « loi des Alamans », rédigée au cours du VIIe siècle et demeurée longtemps en vigueur.
Au partage de Verdun de 843, les Alamans passent sous la domination de Louis le Germanique. Ils sont désormais les voisins des Francs, qui, par extension, donneront le nom d'Allemagne à toute la Germanie.