Raimond VII, (suite)
Pendant deux ans, le sénéchal Humbert de Beaujeu poursuit l'œuvre royale. En 1228, Raimond VII, à bout de ressources, accepte enfin de négocier avec la régente, Blanche de Castille. Le jeudi saint de 1229, il fait amende honorable à Notre-Dame de Paris, et signe un traité par lequel il cède au roi tout le bas Languedoc, donne en mariage à Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, sa fille Jeanne, héritière de tous ses biens s'il n'a pas d'autre enfant, et s'engage à partir en croisade. Le traité de Paris met en coupe réglée le Midi, qui entre dans l'orbite française. Blanche de Castille, en effet, avec la complicité du cardinal de Saint-Ange, s'emploie à ce que Raimond VII ne se remarie pas. Une université est implantée à Toulouse pour lutter contre l'hérésie et l'Inquisition s'installe dans la ville.
Le Languedoc s'enflamme à nouveau en 1240, lorsque l'héritier du vicomte de Béziers, Raimond Trencavel, tente de reconquérir son héritage. Raimond VII met peu d'empressement à le contrer, s'engageant de plus aux côtés du roi Henri III d'Angleterre et du comte de la Marche dans la révolte baronniale de 1242. L'assassinat de deux inquisiteurs à Avignonet, dans lequel Raimond VII semble impliqué, relance la croisade. Raimond VII se soumet à la paix de Lorris en 1243, promettant de contribuer à l'extermination des hérétiques. À sa mort, il ne laisse d'autre héritier que sa fille, et Alphonse de Poitiers recueille tout le Midi toulousain, qui revient en 1271 dans le domaine royal.