préhistoire (suite)
L'économie et la société des magdaléniens nous sont assez bien connues par la fouille systématique de campements dans le Bassin parisien - tels ceux de Pincevent, d'Étiolles ou de Verberie. Il s'agit de petits groupes de chasseurs-cueilleurs nomades, qui déplacent leurs tentes en fonction des ressources saisonnières.
Les incidences du réchauffement climatique
Aux alentours de 10 000 ans avant notre ère, le climat se réchauffe par oscillations successives : c'est l'actuel interglaciaire. La forêt tempérée s'installe, avec sa faune de cerfs et autres aurochs, ours, loups ou sangliers. Rennes et mammouths remontent vers le nord, tandis que les chevaux se déplacent vers les steppes orientales. L'environnement permet un mode de vie plus sédentaire. Au paléolithique succède le mésolithique, civilisation de chasseurs-cueilleurs dans un climat tempéré. On distingue trois périodes successives : azilien, sauveterrien, tardenoisien, caractérisées par les formes différentes de leurs pointes de flèches, la chasse à l'arc étant l'un des traits dominant de l'économie mésolithique. La technique du silex connaît une tendance à la réduction de plus en plus grande de la taille des outils : on parle de microlithisme. Dès l'azilien, l'art figuratif s'estompe, au profit de la représentation sur des galets de signes géométriques peints ou gravés ; cette technique se retrouve au tardenoisien, dont les abris sous roche des forêts de Fontainebleau ou du Tardenois conservent des gravures géométriques.
C'est ce milieu de chasseurs-cueilleurs que rencontrent les premiers colons agriculteurs néolithiques venus par étapes du Proche-Orient. Les contacts initiaux datent d'environ 6000 avant J.-C. dans le Midi, et 5000 avant J.-C. dans le Bassin parisien. L'économie de chasse et de cueillette disparaît rapidement, même si certains de ses traits techniques ont pu être repris par les agriculteurs, notamment dans le Bassin parisien (pointes de flèches). On ignore encore les détails de l'assimilation de la civilisation indigène. On conviendra ici que l'étude du néolithique proprement dit, comme de l'âge du bronze et de l'âge du fer qui lui succèdent, relève de la protohistoire.
Des sites menacés
On peut ainsi considérer que la préhistoire a, dans les trente dernières années, connu des progrès considérables, tant dans ses méthodes que dans ses résultats. On a vu aussi que de nombreux points de débats subsistent, qui tiennent aux inévitables lacunes de nos connaissances. Néanmoins, les grandes lignes de l'évolution biologique et culturelle de l'homme sur l'actuel territoire français peuvent être considérées comme nettement établies. Les problèmes tiennent plus à la disparition rapide des sites préhistoriques, due à la croissance continue de l'urbanisation et de l'industrialisation : malgré la mise en place de plus en plus fréquente de fouilles de sauvetage réalisées dans l'urgence, de nombreux sites sont détruits chaque année sans intervention archéologique, et parfois sans même avoir été reconnus comme tels.