Anzin (Compagnie d'), (suite)
La société, qui reçut une concession royale pour l'exploitation des mines, devient vite l'un des fleurons du nouveau capitalisme. Grâce à une gestion rigoureuse, à une division poussée des tâches et à d'importants investissements, la compagnie produit, à la veille de la Révolution, la moitié de la houille française (soit 350 000 tonnes environ) ; elle emploie 4 000 ouvriers et dégage des profits vertigineux pour l'époque.
La Révolution trouble les destinées de la compagnie, qui ne retrouve sa pleine activité que sous l'Empire, période du plus grand essor. La prospérité se maintient durant toute la première moitié du XIXe siècle, dans le cadre d'un développement industriel régional dominé par le textile et l'industrie sucrière jusqu'aux années 1840, puis par l'extraction houillère elle-même. La banque d'affaires fondée par les frères Perier prend le contrôle d'une partie du capital. La compagnie représente alors 90 % de la production houillère du Nord. Mais cette suprématie est de plus en plus contestée dans la seconde moitié du XIXe siècle, à la suite de la découverte des mines du Pas-de-Calais et du développement de compagnies plus modestes. Après la destruction de ses installations pendant la Première Guerre mondiale, la compagnie connaît des difficultés dans l'entre-deux-guerres. Elle est nationalisée en décembre 1944 dans le cadre des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais. Elle reste l'un des symboles du capitalisme minier français du XIXe siècle.