homme politique (Saint Omer, Pas-de-Calais, 1842 - Paris 1923).
Avocat, puis magistrat, il entre en politique en 1877. Député du Pas-de-Calais (1878-1885 ; 1887-1909), il siège au centre gauche et devient l'un des chefs de file du parti républicain modéré. Avec Georges Clemenceau, il s'oppose à la politique coloniale de Jules Ferry. Ministre des Affaires étrangères (mars 1890-janvier 1893) et président du Conseil (décembre 1892-janvier 1893), il est le principal artisan de l'alliance franco-russe. Lorsqu'éclate le scandale de Panamá, il fait arrêter Ferdinand de Lesseps, lever l'immunité parlementaire de cinq députés, et réussit à préserver le régime sans étouffer l'affaire, avant de devoir démissionner. Rappelé à la tête du gouvernement (janvier-octobre 1895), il décide d'envoyer une expédition de reconquête à Madagascar. Sénateur à partir de 1909, il est choisi par Poincaré pour former un gouvernement (juin 1914) afin de défendre la loi des trois ans (service militaire), mais ce modéré est immédiatement renversé par la majorité de gauche. Avec l'« union sacrée », il retrouve le pouvoir dès le début de la guerre comme ministre des Finances, portefeuille qu'il détient jusqu'en mars 1917. Il crée alors les « bons de la Défense nationale », emprunt à court terme souscrit par les banques et les particuliers pour financer l'effort de guerre. Il est à nouveau président du Conseil (mars-septembre 1917), tandis que, après les sanglantes et vaines offensives lancées par le général en chef Nivelle, des mutineries se multiplient sur le front. Il obtient le remplacement de ce dernier par Philippe Pétain. Son gouvernement tombe lorsque le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Malvy, est accusé de haute trahison et traduit devant la Haute Cour de justice, mais Ribot conserve le ministère des Affaires étrangères jusqu'au 23 octobre 1917. Il achève sa carrière au Sénat, où il siège jusqu'à sa mort.