dévot (parti), (suite)
Le contexte international va pourtant mettre au jour des divergences. En effet, Richelieu comprend que la victoire des Habsbourg dans la guerre de Trente Ans déséquilibrerait le jeu européen. Il se rapproche donc des puissances protestantes (Danemark, Suède), qu'il finance, au nom de la « raison d'État ». Les « bons Français », catholiques mais patriotes, s'opposent aux dévots, qui rêvent d'une union des princes catholiques et placent la religion au-dessus de l'État. Le divorce entre Richelieu et le parti pro-espagnol culmine, en novembre 1630, avec la journée des Dupes : Marillac et Marie de Médicis, tout près d'obtenir de Louis XIII le renvoi du cardinal, en sortent vaincus.
La disgrâce de Marillac ne marque pas la fin du parti dévot, pourtant affaibli par la mort de Bérulle, en 1629. Son disciple Saint-Cyran poursuit le combat. Le jésuite Caussin, auteur en vogue de la Cour sainte (1635), paie par l'exil son hostilité à l'entrée en guerre contre l'Espagne. Mais la querelle janséniste brise l'unité des dévots. Leur poids politique décline ; cependant, leur influence sociale est relayée par les associations vouées à la « reconquête des âmes » : en 1629 est fondée la Compagnie du Très-Saint-Sacrement de l'Autel, et, en 1630, la congrégation des Messieurs, liée aux jésuites parisiens. Peuvent encore y cohabiter partisans du cardinal et amis de Marillac.