de 1793 à 1815, alliances militaires de diverses puissances européennes contre la France.
La première coalition naît au début de 1793 en réponse à l'exécution de Louis XVI et aux annexions de la Convention. Elle se forme autour de l'Angleterre et de la Hollande, et rassemble également l'Autriche et la Prusse (déjà en guerre contre la France depuis 1792), l'Espagne, le Portugal, la Sardaigne et le royaume de Naples, les États allemands et la Russie. Initialement victorieuse, cette première coalition conduit la France à décréter une levée de 300 000 hommes, constituant une armée de soldats-citoyens qui contraint la Prusse, la Hollande et l'Espagne à poser les armes en janvier 1795. L'Autriche signe la paix par le traité de Campoformio en octobre 1797. L'Angleterre reste seule dans la lutte : c'est contre elle qu'est organisée l'expédition d'Égypte tandis que le Directoire multiplie les provocations en Italie et menace d'envahir l'Irlande. L'Angleterre réunit alors autour d'elle la Turquie, l'Autriche, le royaume de Naples et la Russie en une deuxième coalition. Une nouvelle campagne de Bonaparte en Italie, en 1800, et l'armée de Moreau en Autriche permettent de rétablir la paix au profit de la France : elle est signée à Lunéville en 1801 avec l'Autriche, à Amiens en 1802 avec l'Angleterre. Mais les ambitions manifestées par Bonaparte tant en Europe qu'outre-Atlantique (expédition de Saint-Domingue, projet d'invasion de la Grande-Bretagne) incitent l'Angleterre à rompre la paix. Soutenue par l'Autriche, la Russie et le royaume de Naples, elle forme, au cours de l'été 1805, une troisième coalition, brisée après la bataille d'Austerlitz. Pour contrer l'influence de la France en Allemagne, la Prusse devient, en 1806, l'initiatrice de la quatrième coalition, qui comprend également l'Angleterre et la Russie. Mais les victoires françaises d'Iéna et de Friedland contraignent les Prussiens et les Russes à demander la paix. Après le traité de Tilsit (juillet 1807), seule l'Angleterre résiste à la France. Mais l'enlisement de celle-ci en Espagne encourage l'Autriche, avec l'appui de l'Angleterre, à reprendre les armes. Par sa victoire à Wagram (juillet 1809), Napoléon triomphe de cette cinquième coalition. Après l'échec de la campagne de Russie, la France doit faire face à une sixième coalition, formée initialement par la Russie et la Prusse, mais à laquelle se rallient l'Autriche en août 1813 et l'Angleterre en février 1814. Au retour de Napoléon de l'île d'Elbe, une alliance des mêmes puissances forme le prolongement de la sixième coalition, parfois considérée comme la septième, qui se solde par la défaite définitive de l'Empereur à Waterloo, en juin 1815.
Ennemis résolus de la Révolution, dont Bonaparte est à leurs yeux l'héritier, les coalisés ont voulu ramener la paix en Europe en rétablissant les frontières françaises de 1792. En dépit des initiatives prussiennes ou autrichiennes, c'est le gouvernement anglais qui s'est affirmé comme le chef de file des coalitions. Pour ce faire, l'Angleterre a largement contribué à leur financement, tandis que la Russie et l'Autriche ont joué un rôle militaire majeur. Par ailleurs les antagonismes économiques ont été déterminants dans ces alliances qui ont également pris le caractère d'une lutte de nationalismes.