période préhistorique caractérisée par une forme de vie sociale et économique fondée sur l'agriculture et l'élevage, qui apparaît sur le territoire de la France à partir du VIIe millénaire avant notre ère, à la suite de mouvements de colonisation provenant du Proche-Orient.
Les différentes classifications archéologiques.
• Les préhistoriens du XIXe siècle divisèrent l'âge de la pierre en deux parties : l'âge de la pierre ancienne, ou taillée, appelé aussi le « paléolithique », et l'âge de la pierre nouvelle, ou polie, auquel ils donnèrent le nom de « néolithique ». Entre ces deux périodes, ils définirent ensuite une phase intermédiaire : l'âge de la pierre moyenne, ou « mésolithique ». Mais, progressivement, il apparut que le polissage de la pierre n'était qu'une technique particulière de finition de certains outils (haches et herminettes à travailler le bois), et que le néolithique s'identifiait davantage à une transformation économique radicale : la domestication des animaux et la culture des plantes. Le préhistorien australien Gordon Childe parla, dans les années 1920-1930, d'une « révolution néolithique ». Suivant les classifications, on considère le néolithique comme la dernière période de la préhistoire, ou la première de la protohistoire.
Des prédateurs aux producteurs.
• Il ne semble pas qu'il y ait eu, sur les territoires correspondant à la France et à l'Europe d'aujourd'hui, d'invention endogène de l'agriculture et de l'élevage. En effet, ces pratiques apparaissent au Proche-Orient vers le IXe millénaire, au sein d'une civilisation de chasseurs-cueilleurs du mésolithique, le natoufien. Elles ne pénètrent en Europe du Sud-Est qu'au cours du VIIe millénaire. Ce nouveau mode de vie est fondé sur la culture du blé et de l'orge ainsi que sur l'élevage du mouton, de la chèvre, du porc et du bœuf (hormis ces deux dernières, les autres espèces n'existent pas alors à l'état sauvage en Europe). Cette économie de production se répand peu à peu d'est en ouest : d'une part, vers l'intérieur de l'Europe par le bassin du Danube ; d'autre part, en suivant les côtes de la Méditerranée.
C'est par ce mouvement méditerranéen que, vers la seconde moitié du VIIe millénaire, le processus de néolithisation atteint le midi de la France actuelle. La première civilisation néolithique qui s'y épanouit est appelée « cardial » car la poterie est souvent décorée d'impressions de coques (cardium edule). Les populations du cardial maîtrisent la navigation en haute mer et pratiquent surtout l'élevage - parfois transhumant - des moutons et des chèvres ; l'architecture des villages reste encore très mal connue, tandis que des grottes sont utilisées comme bergeries. Peu à peu, à partir de la fin du VIe millénaire, le cardial s'étend vers le nord, par la vallée du Rhône et le long des côtes de l'Atlantique, où il atteint le Centre-Ouest de la France. Le décor des poteries se simplifie et d'autres techniques sont utilisées (rainures, cordons d'argile) : c'est l'« épi-cardial ». Il n'est pas impossible que certains contacts aient eu lieu avec les populations indigènes de chasseurs-cueilleurs mésolithiques. Mais ces contacts sont souvent difficiles à affirmer avec certitude, car l'association, dans la même couche archéologique d'une grotte donnée, d'objets mésolithiques et d'objets néolithiques peut tenir aussi à des mélanges ultérieurs, lorsque par exemple des agriculteurs se sont installés dans une grotte précédemment occupée par des chasseurs.