Expositions universelles, (suite)
1925 marque la coupure entre XIXe et XXe siècle. En même temps que l'Art déco s'affirme, on voit émerger des pavillons modernes : le Théâtre de Perret, les deux pavillons de Mallet-Stevens, celui de l'URSS dû à Melnikov et celui de l'« Esprit nouveau » à Le Corbusier. La fonction de l'architecture est intégrée au programme avec son apport urbanistique et monumental. Le style moderne international est lancé et, en 1937, lors de l'Exposition internationale « Arts et Techniques dans la vie moderne », il s'affiche avec ses deux cents pavillons répartis en îlots, reliés par des passerelles.
S'inscrire dans le siècle.
• Jusqu'à 1900, les Expositions universelles obéissent, pour leur contenu, à un mode de présentation constant. Elles mettent en scène le processus de transformation des matières premières en produits finis, habitat ou mobilier par exemple. L'économie sociale et les beaux-arts parachèvent le parcours. Dans les expositions parisiennes, ces derniers ont toujours eu une place de choix ; il s'agit surtout de rétrospectives qui concrétisent l'enracinement ou l'explosion d'une tendance ou d'un mouvement, d'abord le japonisme et, en 1900, l'Art nouveau. Pour certains pavillons, le choix d'un thème précis est inscrit dans un contexte historique et culturel : 1878, eaux et forêts ; 1889, gaz ; 1900, électricité ; 1937, publicité, photo, cinéma, phonographie.
Chaque Exposition a été un événement attirant les foules. L'Exposition de 1900 se place en tête avec 50 millions de visiteurs, contre 16 millions en 1878 et 30 millions en 1889 et 1937. Ces déploiements de fastes ne laissent pas indifférents : écrivains, journalistes, ouvriers, manifestent leur admiration ou leur indignation, une façon de glorifier ou de rejeter son siècle. Certains y voient seulement des dépenses somptuaires, d'autres jugent leur effet catalyseur sur l'industrie, l'économie, les sciences et la pensée. Facteurs de progrès, les Expositions universelles ont résolu en amont certains problèmes d'urbanisme liés à la croissance démographique. Ainsi, le métro parisien est né des difficultés de circulation lors de l'Exposition de 1889. Aujourd'hui, à l'heure où la diffusion des informations est devenue quasiment instantanée, ce type de manifestations se justifie moins. Depuis la Seconde Guerre mondiale, elles se sont espacées et dispersées géographiquement (Bruxelles, 1958 ; Montréal, 1967 ; Osaka, 1970 ; Séville, 1992, Hanovre, 2000), et Paris a renoncé à célébrer le bicentenaire de la Révolution de 1989 par une Exposition universelle.