appelée aussi Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, élaboré sous la direction du mathématicien d'Alembert et du philosophe Diderot, et publié entre 1751 et 1772. Ce qui ne devait être, à l'origine, qu'une traduction de l'encyclopédie anglaise d'Ephraïm Chambers devint une entreprise originale qui cristallisa la prise de conscience des Lumières françaises.
Le « Prospectus » rédigé par Diderot (1750), ainsi que le « Discours préliminaire » écrit par d'Alembert (figurant dans le tome I, publié en 1751) se présentent comme de véritables manifestes de la pensée nouvelle, à la fois rationaliste, empiriste et expérimentale, tournée vers la réalité pratique et économique, et contre la tradition et le principe d'autorité. Par ailleurs, le dictionnaire rassemble une pléiade d'écrivains, depuis les plus connus, tels Montesquieu et Voltaire, jusqu'aux nouveaux venus, appelés à se faire connaître, tels Jean-Jacques Rousseau, chargé des articles de musique, ou le baron d'Holbach, auteur de ceux de chimie.
D'Alembert rédige la partie mathématique du dictionnaire, et Diderot, ce qui concerne l'histoire de la philosophie, ainsi que de nombreux articles dans les domaines les plus divers. Des collaborateurs, tel le chevalier de Jaucourt, mettent au service de Diderot leur dévouement de polygraphes. La dimension pratique de ce dictionnaire des arts et métiers est sensible dans les volumes de planches, qui suivent ceux de textes, et constituent un outil de travail pour nombre de professionnels, à une époque où les secrets de métier restaient jalousement gardés par les corporations.