Sully (Maximilien de Béthune, baron de Rosny, duc de), (suite)
Parallèlement, Sully perçoit le lien entre puissance financière de l'État et prospérité économique : c'est pour cette raison qu'il engage de grandes réalisations, encourageant les innovations agricoles, l'abolition de certains péages et, surtout, la remise en état du réseau des routes et des voies navigables (mise en chantier du canal de Briare en 1604, canalisation du Clain et de la Vesle). Ses interventions urbanistiques sont nombreuses, tant à Paris (construction de l'hôpital Saint-Louis, de la place Royale - aujourd'hui place des Vosges -, de la place et du quartier Dauphine, achèvement du pont Neuf, édification d'une liaison Louvre-Tuileries par galeries) qu'en province : création, dans la principauté de Boisbelle, de la ville d'Henrichemont (1609) et élévation de deux ailes nouvelles au château de Saint-Germain-en-Laye. Sully prête aussi attention à la défense du royaume, souci que traduisent la remise en état de l'Arsenal, l'affectation, dans chaque province frontière, d'un ingénieur ayant la mission de procéder aux travaux de fortification, à la fabrication de canons.
Bernard Barbiche a démontré que Sully avait amassé une fortune considérable, supérieure à celle de la plupart des ducs et pairs de France, par des pratiques comparables à celles que mettront en œuvre par la suite Richelieu ou Mazarin. Après sa disgrâce à la mort d'Henri IV, Sully se consacre à la gestion de son patrimoine (5 millions de livres), mais aussi à la rédaction des Économies royales (imprimées en 1638-1640) et des Estranges amours de la reine Myrrha. Fait maréchal de France (1634), demeuré calviniste sans prendre part toutefois aux dernières guerres protestantes, il meurt en 1641.