Henri Ier le Libéral,
comte de Champagne de 1152 à 1181 ( ? - 1181).
Fils aîné du comte Thibaud II de Blois-Champagne, Henri hérite, à la mort de son père en 1152, de la partie champenoise de la principauté, tandis que le comté de Blois revient au cadet, Thibaud. Henri le Libéral, dont le nom évoque la noblesse de cœur, est le chef d'une fratrie éclatée mais puissante, alliée du roi des Francs Louis VII contre les Plantagenêts. Le cadet Thibaud V de Blois devient sénéchal ; le troisième, Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Sens puis de Reims, est conseiller du roi ; la dernière, Adèle, épouse Louis VII en 1160. Henri le Libéral et Thibaud de Blois deviennent les gendres du roi en 1164 et 1165.
Liens familiaux, liens politiques et volonté de puissance s'entremêlent : Henri le Libéral, chargé par Louis VII de négocier avec l'empereur Frédéric Barberousse, prépare l'entrevue manquée de Saint-Jean-de-Losne en 1162, et envisage un moment de transférer l'hommage pour la Champagne du roi des Francs à l'empereur. La rencontre tourne court pour tous les protagonistes, et la Champagne reste fief du royaume.
L'épisode marque la puissance du comte et l'impuissance du roi, qui cherche à s'attacher cet allié inconstant en favorisant les foires de Champagne. Sous Henri le Libéral, leur dimension européenne s'accroît, faisant du denier provinois le « dollar du Moyen Âge ». À sa mort, en 1181, Henri le Libéral laisse un comté très prospère, probablement à l'apogée de sa puissance économique et politique.
Henri II,
fils de François Ier et de Claude de France, roi de France de 1547 à 1559 (Saint-Germain-en-Laye 1519 - Paris 1559).
Peu après son mariage avec Catherine de Médicis en 1533, Henri II prend pour maîtresse Diane de Poitiers, qui exercera une grande influence sur la politique royale, en particulier par le biais des protections accordées à la famille de Guise. Poursuivant la politique de centralisation monarchique menée par son père, le nouveau souverain dote le gouvernement royal d'une structure plus ferme (institution des quatre secrétaires d'État en 1547) et complète le dispositif administratif mis en place au cours du règne précédent (instauration de nouvelles juridictions, les présidiaux, en 1552 ; généralisation des tournées d'inspection des commissaires dans le royaume, en 1553). L'ensemble de ces réformes fait de la France, au milieu du XVIe siècle, le royaume le plus homogène d'Europe, et celui où la puissance monarchique est le plus solidement établie.
La lutte contre les Habsbourg.
• À l'extérieur, Henri II poursuit la lutte engagée par François Ier. Après avoir conclu avec les princes protestants allemands le traité de Chambord (janvier 1552), il occupe Metz, Toul et Verdun, au cours d'une campagne qui prend des allures de promenade militaire (avril-juillet 1552). L'Empire connaît alors des difficultés financières qui minent son effort de guerre. Incapable de reprendre Metz, brillamment défendue par François de Guise, Charles Quint s'y enlise. À la veille de son abdication, il conclut avec Henri II le traité de Vaucelles (février 1556).
Mais, la même année, l'intervention française en Italie, destinée à défendre le pape Paul IV face à l'invasion espagnole, ligue Philippe II et ses alliés anglais contre Henri II. Si les Espagnols sont vainqueurs à Saint-Quentin (1557), la défaite est partiellement compensée par la prise de Calais, que le duc de Guise arrache aux Anglais. L'issue de la guerre restant indécise, les belligérants concluent la paix du Cateau-Cambrésis en avril 1559 : la France abandonne ses prétentions sur l'Italie, renonce à la Savoie, mais conserve Calais, Metz, Toul et Verdun, renforçant ainsi sa présence sur la frontière nord-est.
La lutte contre l'« hérésie ».
• L'objectif à peine voilé de ce traité est de donner les mains libres au roi sur le plan intérieur. Beaucoup plus intransigeant que son père en matière religieuse, convaincu que l'unité de l'État ne va pas sans l'unité de la foi, Henri II a décidé en effet d'« exterminer l'hérésie ». Une rigoureuse politique de persécution des protestants est menée depuis la création de la célèbre « Chambre ardente » en octobre 1547 : cette instance est spécialement chargée, au parlement de Paris, de la poursuite des « mal-sentants » en matière de foi. Après l'édit de Châteaubriant en 1551, l'édit de Compiègne de 1557 précise que la peine de mort s'appliquera désormais aux protestants. Le 2 juin 1559, les lettres d'Écouen donnent mission à des commissaires de procéder, dans toutes les provinces, à « l'expulsion, punition et correction des hérétiques ». Le 10 juin, la séance du parlement, où le roi tient lit de justice, est consacrée à la vérification du zèle catholique des conseillers : ceux qui protestent contre la politique de persécution ou s'opposent à la volonté royale sont arrêtés ; c'est le cas notamment d'Anne du Bourg, qui sera exécuté quelques mois plus tard.
Une succession incertaine.
• La même année, lors des mariages princiers qui sanctionnent le traité du Cateau-Cambrésis, Henri II est blessé d'un coup de lance, au cours d'un tournoi contre le comte de Montgomery (30 juin 1559). Le roi meurt quelques jours plus tard, et les historiens diront souvent que le coup de lance de Montgomery a changé la face de la France. Cette mort accidentelle crée de fait une situation pleine d'incertitudes : le jeune François II étant de santé fragile, l'affaiblissement du pouvoir royal va désormais se conjuguer à l'exacerbation des antagonismes confessionnels. Les trois fils d'Henri II et de Catherine de Médicis qui régneront - François II, Charles IX et Henri III - connaîtront le chaos sanglant des guerres de Religion.
Henri II Plantagenêt,
duc de Normandie de 1150 à 1189, comte d'Anjou de 1151 à 1189, duc d'Aquitaine de 1152 à 1189, roi d'Angleterre de 1154 à 1189 (Le Mans 1133 - Chinon 1189).
Fils de Geoffroi V Plantagenêt et de Mathilde, fille du roi d'Angleterre Henri Ier Beauclerc, Henri Plantagenêt gouverne dès 1148 la Normandie conquise par son père et en devient duc en 1150. À la mort de Geoffroi en 1151, il est comte d'Anjou. Ses possessions s'accroissent de façon spectaculaire lorsqu'il épouse, en 1152, la très riche Aliénor d'Aquitaine, récemment divorcée du roi des Francs Louis VII. Parallèlement, il fait valoir contre Étienne de Blois les droits de sa mère Mathilde sur la couronne d'Angleterre, et parvient à un compromis lui assurant la succession d'Étienne, qui meurt en 1154. Il acquiert encore la Bretagne en 1158, à la mort de son frère Geoffroi, seigneur de Nantes.