homme politique (La Trinité-sur-Mer 1928).
« Monté » à Paris faire son droit, il milite dans les rangs de l'extrême droite nationaliste et devient, en 1949, président de la « corpo », syndicat des étudiants en droit. En 1952, il se porte volontaire dans l'armée et est envoyé en Indochine fin mai 1954, peu de semaines avant la fin de la guerre. Rentré en France, il s'engage aux côtés de Pierre Poujade et est élu député en janvier 1956, à l'âge de 28 ans. Ardent défenseur de l'« Algérie française », il reprend du service dans l'armée de 1956 à 1957, d'abord en Égypte, puis en Algérie où, en tant qu'officier parachutiste, il participe à des interrogatoires de membres du Front de libération nationale (FLN) pendant la bataille d'Alger. Il s'éloigne alors du mouvement poujadiste pour devenir secrétaire national du Front national combattant, et il est réélu député en 1958 sous l'étiquette du Centre national des indépendants et paysans (CNIP). L'accession de l'Algérie à l'indépendance en 1962 marginalise l'extrême droite, et Jean-Marie Le Pen est écarté de la scène politique pendant dix ans. C'est en 1972 qu'il y revient, à la tête du Front national. De 1972 à 1983, les scores électoraux de ce parti restent médiocres : Le Pen n'obtient que 0,75 % des voix à l'élection présidentielle de 1974 et ne peut se présenter à celle de 1981. Mais il parvient à unifier les différentes tendances de l'extrême droite autour de mots d'ordre ayant essentiellement pour cible les immigrés. À partir de 1983, il ressort de l'ombre : il obtient 11,3 % des voix dans le XXe arrondissement de Paris aux municipales de mars, conduit une liste qui recueille 11 % des suffrages aux européennes de 1984, entre à l'Assemblée nationale à la tête d'un groupe de trente-cinq députés en 1986, et obtient 14,4 % des voix au premier tour du scrutin présidentiel de 1988, puis 15 % en 1995. En 2002, avec 16,86% des suffrages, il devance le candidat socialiste et accède au deuxième tour, avant d'être largement battu par Jacques Chirac. Ses talents de tribun lui permettent d'exploiter l'aggravation de la crise sociale et politique, mais le succès ne modère pas ses prises de position extrémistes (sur les chambres à gaz, qualifiées de « point de détail » en 1987 ou sur l'« inégalité des races », en 1997, par exemple) et il reste l'homme public le plus impopulaire du pays. Il dirige d'une main de fer son parti mais, l'âge venant, la question de sa succession est posée.