homme politique (Metz 1745 - Paris 1837).
Ce fils d'un négociant postulant à la noblesse entame une carrière diplomatique en Europe et en Amérique, sous la protection de ministres de Louis XVI, le maréchal de Castries et le duc de La Luzerne. Intendant général de Saint-Domingue entre 1785 et 1789, il s'oppose aux colons qui ne veulent ni mesures favorables à la population noire ni restrictions à leur commerce avec les États-Unis. Rentré en métropole sous leur contrainte, il échoue dans les négociations entre la France révolutionnaire et les princes européens. Il se retire alors du service, réside à Metz pendant la Terreur, au cours de laquelle il n'est pas inquiété. Il devient maire de cette ville en 1795. Élu au Conseil des Anciens, il compte parmi les royalistes modérés qui critiquent le gouvernement, et dénonce le babouvisme. Accusé d'être « ministrable » de droite, il est victime du coup d'État de fructidor (4 septembre 1797) et, malgré des protestations de bonapartisme, envoyé en Guyane. Ayant résisté au climat, il est libéré. Grâcié, il entre dans la nouvelle administration, avec l'appui du nouveau consul, Lebrun. Directeur en 1801, ministre du Trésor en 1802 (c'est lui qui définit le franc germinal), président de la Cour des comptes en 1807, il est aussi chargé de négocier la cession de la Louisiane aux États-Unis. Fait comte d'Empire, nommé sénateur en 1813, il n'hésite pas à se rallier à Louis XVIII : élevé à la pairie, il est chassé pendant les Cent-Jours, avant d'occuper brièvement le portefeuille de la Justice, en 1815. Devenu marquis en 1817, il continue de siéger à la Cour des comptes jusqu'en 1834, puis à la Chambre des pairs jusqu'à sa mort.