établissement public à caractère culturel, situé à Paris. « Bateau-lavoir », « raffinerie pétrolière »..., les expressions ne manquent pas pour ceux que les tubulures multicolores du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (CNAC Georges-Pompidou), sis sur le plateau Beaubourg, agacent.
La polémique - politique sous couvert d'esthétique - n'est toujours pas close lorsque, le 31 janvier 1977, le Centre Georges-Pompidou est inauguré par le président Giscard d'Estaing.
L'idée d'un centre polyvalent prend racine dans les années 1960 alors qu'André Malraux, ministre d'État chargé des Affaires culturelles, confie à Le Corbusier la mission de concevoir un musée du XXe siècle, qu'on estime alors pouvoir construire dans le nouveau quartier de la Défense. Le grand architecte meurt en 1965, et le projet s'oriente vers un centre regroupant un musée contemporain et la bibliothèque publique qui fait cruellement défaut à Paris. C'est Georges Pompidou, nouvellement élu président de la République, qui, en 1969, prend la décision de lancer le programme : le site de Beaubourg est retenu pour des raisons pratiques de disponibilité et le projet de Renzo Piano et Richard Rogers, choisi par un jury international. Dès lors, l'action de l'État revêt un caractère « vertical » et volontariste. Plus que la rue de Valois, c'est en effet l'Élysée qui, par une gestion directe, vigilante, suit au jour le jour l'édification du Centre, contrecarre les traditionnelles oppositions académiques et contourne les circuits habituels de la décision administrative par la mise en place d'une délégation comptant les futurs artisans de « Beaubourg » : Robert Bordaz, directeur de l'Établissement public, Pontus Hulten, directeur du Musée national d'art moderne, Jean-Pierre Seguin, directeur de la Bibliothèque publique d'information (BPI), François Mathey, responsable du Centre de création industrielle (CCI), auxquels s'adjoint Pierre Boulez, directeur de l'Institut de recherche et de coordination acoustique - musique (IRCAM), rattaché au Centre.