paléolithique,
première période de l'histoire de l'humanité, située entre 6 millions d'années et 10 000 ans avant J.-C., durant laquelle l'économie et la société ont été exclusivement celles de chasseurs-cueilleurs.
Le terme « paléolithique » (de paléo, « ancien », et lithos, « pierre ») a été forgé en 1865 par le préhistorien anglais sir John Lubbock. Ce dernier distinguait ainsi un âge de la pierre ancienne (ou taillée), ou paléolithique, et un âge de la pierre récente (ou polie), ou néolithique. La suite a montré que, si l'on a continué de tailler la pierre au néolithique et même au-delà, son polissage est bien une technique néolithique, destinée à renforcer les haches ; mais surtout que, derrière ces aspects technologiques, l'opposition était celle de deux modes de vie : chasse et cueillette pour le paléolithique, élevage et agriculture pour le néolithique. On subdivisera, ultérieurement, le paléolithique en quatre périodes, qui correspondent approximativement à quatre stades principaux de l'évolution biologique de l'homme.
Les premières traces humaines.
• Aujourd'hui, le paléolithique le plus ancien (ou archaïque) n'est attesté qu'en Afrique, avec les australopithèques et leur successeur, Homo habilis. Les premiers outils apparaissent sous la forme de galets sommairement éclatés, les pebble tools. La période suivante, ou paléolithique inférieur, est celle d'Homo erectus, apparu vers 1,5 million d'années avant notre ère : c'est la première forme humaine présente en Eurasie. En France, les traces indiscutées les plus anciennes remontent à environ 700 000 ans avant J.-C. On appelle « acheuléen » la civilisation associée à Homo erectus, et caractérisée par des bifaces, outils de pierre de forme ovale ou triangulaire et premiers objets symétriques. Le feu est également maîtrisé (foyers de Lunel, dans l'Hérault, vers 500 000 ans avant J.-C.). Les restes humains les mieux connus (Biache-Saint-Vaast, Tautavel) sont relativement tardifs (de 200 000 ans à 300 000 ans avant J.-C.).
La complexité de l'homme de Néanderthal.
• En Europe et au Proche-Orient, Homo erectus évolue vers une forme particulière, l'homme de Néanderthal (ou Homo sapiens neanderthalensis), dont la morphologie mais aussi les capacités psychomotrices sont très proches de celles de l'homme moderne. C'est la période du paléolithique moyen, entre 200 000 ans et 30 000 ans avant J.-C. environ, et, pour l'essentiel, celle de la civilisation du moustérien. Les techniques de la taille de la pierre sont alors beaucoup plus complexes et se fondent sur l'obtention d'éclats de forme déterminée (technique « Levallois », ou éclats allongés dits « lames »), tandis que les formes d'outils se diversifient (travail des peaux et du bois, outils de chasse). La complexité psychique de l'homme de Néanderthal est attestée par l'existence des premières tombes, le façonnage des premières parures (pendeloques) et la collecte d'objets naturels particuliers (cristaux, fossiles). De fait, en France, la dernière civilisation liée aux néanderthaliens, celle du chatelperronien (35 000-30 000 ans avant J.-C.), présente déjà tous les traits de la période suivante.
L'apparition de l'homme moderne.
• Le paléolithique supérieur, enfin, coïncide avec l'arrivée en Europe de l'homme moderne, Homo sapiens sapiens. L'identité entre forme biologique et civilisation matérielle n'est cependant pas totale, car cet homme aurait été présent en Afrique nord-orientale et au Proche-Orient dès 100 000 ans avant J.-C. au moins, mais associé à des objets de type moustérien et sans témoignages d'activités psychiques (esthétiques) modernes. En Europe, en revanche, et notamment en France, Homo sapiens sapiens (type « de Cro-Magnon ») façonne les premiers objets artistiques.
Le paléolithique supérieur est classiquement, sur le territoire français, divisé en quatre périodes, de durée comparable : l'aurignacien (30 000-25 000 ans avant J.-C.), le gravettien (25 000-20 000 ans avant J.-C.), le solutréen (20 000-15 000 ans avant J.-C.) et le magdalénien (15 000-10 000 ans avant J.-C.), caractérisés chacun par des types d'outils particuliers. L'art, d'abord limité à quelques gravures ou statuettes (les Vénus du gravettien), s'épanouit dans les grottes durant les deux dernières périodes. Au paléolithique supérieur, situé tout entier durant la dernière glaciation (dite « de Würm »), succède à partir de 10 000 ans avant J.-C. le mésolithique (âge de la pierre moyenne), durant lequel le même type d'économie se maintient, mais dans un environnement désormais tempéré.
Palissy (Bernard),
céramiste et savant (Agen, vers 1510 - Paris 1590).
Il effectue de nombreux voyages et observe attentivement la nature avant de s'installer comme peintre verrier à Saintes. Après plusieurs années de recherches et d'expériences, durant lesquelles il va jusqu'à brûler les meubles et le plancher de sa maison pour entretenir son four, il découvre le secret de la composition des émaux. Ses succès lui assurent la protection du connétable Anne de Montmorency, qui lui commande une grotte pour son château d'Écouen. Arrêté comme huguenot, il est incarcéré en 1559 à la prison de Bordeaux, et n'échappe à la juridiction pénale que grâce à l'intervention de son protecteur. Présenté à Catherine de Médicis, il vient à Paris pour exécuter, de 1566 à 1571, une grotte en poterie vernissée destinée au château des Tuileries. Au plus fort des troubles religieux, il donne des conférences publiques d'histoire naturelle, qu'il fait imprimer en 1585 sous le titre de Discours admirables de la nature des eaux et des fontaines tant naturelles qu'artificielles. Ses hautes protections ne l'empêchent pas, en 1589, d'être incarcéré à la Bastille pour avoir refusé d'abjurer, et il meurt en prison un an plus tard.
Si Bernard Palissy, créateur des poteries jaspées, a fait accomplir des progrès décisifs à la céramique française par sa technique de cuisson des glaçures, son œuvre scientifique n'est pas moins remarquable : ses études et observations sur les fossiles font de lui un précurseur de la paléontologie.