Clotaire II, (suite)
La mort de ce dernier, en 595, ouvre une période de luttes de près de vingt ans entre Clotaire II et Brunehaut, qui règne toujours en Austrasie, au nom de ses deux petits-fils, Thierry et Théodebert. Clotaire II et Frédégonde s'emparent d'abord de Paris, puis battent les rois austrasiens à Laffaux (595). Mais ce triomphe est suivi de la mort de Frédégonde, en 597, puis d'une très sanglante défaite de Clotaire II à Dormelles, en 599 ou 600 : son royaume est réduit à une peau de chagrin. Clotaire II profite alors de la guerre entre Thierry et Théodebert, s'alliant tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre, contre Brunehaut, qui, de son côté, affronte l'aristocratie austrasienne. En 613, Clotaire II a enfin raison de sa rivale, capturée avec la complicité des grands d'Austrasie et de Bourgogne, puis suppliciée et mise à mort.
Maître de toute la Gaule, il dispose d'un pouvoir limité par les grands, dont les ancêtres des Carolingiens, Pépin Ier de Landen, maire du palais d'Austrasie, et Arnoul, évêque de Metz. En 614, il réunit à Paris une assemblée qui promulgue un ensemble de règles de bonne administration. Cet « édit de Clotaire » est, en fait, une concession à l'aristocratie foncière, et restreint considérablement l'autorité royale. Clotaire II doit aussi ménager les autonomies locales en maintenant trois maires du palais particuliers, en Neustrie, Austrasie et Bourgogne. En 623, l'Austrasie obtient même un roi en la personne du fils de Clotaire, Dagobert Ier, dont Pépin Ier de Landen est le maire du palais à partir de 626.
À la mort de Clotaire II, en 629, Dagobert Ier lui succède, après avoir écarté du pouvoir son frère Caribert. Pour deux générations, l'unité du royaume franc a été rétablie, mais au prix d'importantes concessions à l'aristocratie foncière, et de la montée en puissance des Pippinides, ancêtres des Carolingiens.