Philippe VI de Valois, (suite)
À son avènement, Philippe VI est âgé de 35 ans ; il est comte de Valois depuis la mort de son père en 1325 et a peu fait parler de lui en dehors d'une ambassade auprès des Visconti. Son caractère chevaleresque et les circonstances particulières de son accession au trône le mènent en août 1328 à la tête de l'armée française en Flandre, où une sévère défaite est infligée aux milices urbaines à Cassel. Ce « jugement de Dieu » lui donne la légitimité des armes, alors qu'apparaissent les prémices de la guerre de Cent Ans. Si le roi Édouard III d'Angleterre vient faire hommage au roi de France à Amiens en 1329 pour son fief aquitain, c'est en des termes ambigus, qui ne sont précisés qu'en 1331. Dans le même temps, Philippe VI doit faire des concessions sur tous les fronts : rendre à Jeanne de France le royaume de Navarre, rouvrir le procès de Robert d'Artois, son beau-frère, finalement banni du royaume. Lorsqu'en 1337 Édouard III d'Angleterre revendique la couronne de France, Philippe VI confisque le fief aquitain et est prêt à en découdre. La destruction de la flotte française à L'Écluse en 1340, puis les trêves d'Esplechin l'année suivante, mettent fin aux hostilités directes, qui se poursuivent néanmoins, par personnes interposées, en Bretagne, avec la guerre « des deux Jeannes » qui oppose les partisans de Jean IV de Montfort à ceux de Charles de Blois. Philippe VI se débat également dans des difficultés financières, convoque à plusieurs reprises des assemblées d'états pour en obtenir des subsides, et cherche une nouvelle fois à s'imposer par les armes face aux Anglais. La défaite de Crécy en 1346, puis la prise de Calais en 1347 affaiblissent définitivement son gouvernement. De 1347 à 1350, c'est le fils du roi, le futur Jean II le Bon, qui tient les rênes du pouvoir.
Inaugurant la guerre de Cent Ans, le règne de Philippe VI voit aussi l'accroissement du domaine royal avec l'annexion du Valois, de Chartres, de l'Anjou et du Maine, de la Champagne et de la Brie, ainsi que de Montpellier, acheté au roi de Majorque en 1349, et du Dauphiné, acquis pour le fils aîné du roi de France.