Lamartine (Alphonse de), (suite)
Les dix années qui suivent sont jalonnées de succès : poète adulé, époux comblé - depuis le 6 juin 1820 - d'une jeune Anglaise, Maria Anne Elisa Birch, attaché d'ambassade auprès du roi de Naples, puis deuxième secrétaire de la légation de Florence, Lamartine se partage entre l'Italie et son cher Mâconnais natal, auquel le rattachent la maison de son enfance à Milly et, à partir de 1821, le château de Saint-Point. En 1830, l'écrivain est reçu à l'Académie française et publie les Harmonies poétiques et religieuses, expression d'un lyrisme méditatif parfois amer. En décembre 1832, au cours d'un voyage en Orient, la mort de sa fille unique Julia (12 ans) marque une autre rupture : en quête d'exutoire, Lamartine choisit de se lancer plus avant dans la vie politique. Député, orateur écouté à la Chambre, il se veut au service des libertés publiques et à l'écoute des classes défavorisées. Il devient membre du Gouvernement provisoire de février 1848, ministre des Affaires étrangères, et se présente sans succès à l'élection présidentielle de décembre. Son rêve d'une république idéale ne tarde pas à s'effondrer définitivement au lendemain du coup d'État du 2 décembre 1851.
Au fil de ce parcours, les œuvres du romancier, de l'historien et du poète, souvent livrées en hâte aux éditeurs pour régler des dettes pressantes, connaissent des fortunes diverses : entre 1833 et 1848 paraissent le Voyage en Orient, Jocelyn, la Chute d'un ange, les Recueillements, et la magistrale Histoire des Girondins. Vient ensuite le temps du retrait, de l'autobiographie, du refuge dans les grands textes, avec Confidences, Raphaël, une Histoire de la Révolution (1848) et les 28 volumes du Cours familier de littérature.