juin 1940 (appel du 18), (suite)
Enfin, l'appel est prophétique. Dépassant le cadre franco-allemand, de Gaulle a l'intuition d'une « guerre mondiale ». La France conserve des atouts (son empire et sa flotte « intacts ») et « elle n'est pas seule » : « Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique et [...] utiliser sans limite l'immense industrie des États-Unis. » Ainsi, l'espoir demeure : l'Allemagne, aujourd'hui victorieuse grâce à la puissance de ses armes, pourra être vaincue par « une force mécanique supérieure ». Le texte s'achève par un appel aux soldats, ingénieurs et techniciens français, et sera complété par d'autres appels émis - « au nom de la France » - du 19 au 25 juin.
À l'époque, l'appel est un échec : peu nombreux sont les Français qui l'entendent, et les responsables militaires de l'empire ne se rallient pas. S'il ne fonde pas la Résistance - dont les premières manifestations sont spontanées -, il en devient la référence symbolique.