cavalerie, (suite)
Cette évolution s'accentue encore au cours du XVIIe siècle. En 1694, l'armée française compte 102 régiments de cavalerie, dont 24 de cavalerie lourde, 18 de dragons, combattant à pied ou à cheval, 12 de chasseurs et 6 de hussards, destinés à la poursuite de l'adversaire. L'équipement s'allège. À la fin de l'Ancien Régime, un seul régiment conserve le casque et la cuirasse. La lance, abandonnée à la fin du XVIe siècle, est cependant réintroduite par le maréchal de Saxe en 1743. Le sabre n'en constitue pas moins l'arme privilégiée de la cavalerie, lourde ou légère. À la veille de la Révolution, les effectifs de la cavalerie ne représentent que le tiers ou le quart de ceux de l'infanterie.
Si elle n'a qu'un rôle très effacé pendant la Révolution, Napoléon lui redonne de l'importance et crée des divisions de cavalerie associées à une artillerie légère à cheval. Il réhabilite les cuirassiers, lève des régiments de lanciers et augmente les effectifs des dragons, des chasseurs et des hussards. Il utilise la cavalerie pour des missions de reconnaissance et, surtout, comme instrument de rupture. Agissant par surprise, avec un effet de masse, la cavalerie peut décider de l'issue d'un engagement comme à Essling ou à Wagram, en 1809, ou encore à la bataille de la Moskowa (1812). Toutefois, à Waterloo, la cavalerie lancée par Ney ne peut ébranler les carrés anglais.
Un rôle de plus en plus épisodique.
• À partir du milieu du XIXe siècle, l'augmentation de la puissance de feu rend inopérante la tactique de choc de la cavalerie. En 1870, les vaines charges de Reichshoffen font figure d'anachronisme et se soldent par des pertes considérables. En 1914, l'armée française ne compte pas moins de dix divisions de cavalerie, qui n'ont guère évolué depuis le Second Empire ; mais la densité du feu et la difficulté d'entretien des chevaux dans les tranchées privent la cavalerie de tout rôle important. Certains chefs militaires caressent cependant l'espoir d'une exploitation de la rupture du front par la cavalerie. Espoir déçu, d'autant que les blindés, utilisés dès 1917, constituent des instruments d'offensive beaucoup plus efficaces. En 1939, l'armée aligne encore trois divisions de cavalerie associées à quelques éléments motorisés. En fait, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la cavalerie a disparu de toutes les armées modernes. Son nom subsiste cependant par l'intermédiaire de l'armée blindée, qui en conserve les traditions et les missions fondamentales.