Briand (Aristide), (suite)
L'apôtre de la paix.
• C'est en septembre 1921 que Briand, confronté à la question des réparations dues par l'Allemagne au titre du traité de Versailles, abandonne la politique de fermeté et opte pour la négociation. Lors de la conférence de Cannes de janvier 1922, cette attitude, approuvée par les gauches radicale et socialiste, suscite une levée de boucliers à droite, qui contraint Briand à la démission. Son retour aux Affaires étrangères dans le cabinet Painlevé en avril 1925 s'avère décisif. Briand se maintient au Quai d'Orsay jusqu'en janvier 1932 (à l'exception de brèves interruptions), en tant que président du Conseil ou dans différents ministères, dont ceux de Raymond Poincaré (juillet 1926-juillet 1929). Il mène une politique extérieure fondée sur trois principes : détente internationale, sécurité collective et rapprochement franco-allemand. Après les accords de Locarno de 1925, des négociations entre Briand et Gustav Stresemann aboutissent à l'entrée de l'Allemagne à la Société des nations (SDN), le 4 septembre 1926. En 1928, ayant lancé un appel à l'opinion publique américaine en faveur de la paix, Briand est l'initiateur d'un pacte qui met la guerre « hors la loi ». Le pacte Briand-Kellogg marque le triomphe de celui qui, après avoir reçu le prix Nobel en 1926, est surnommé « l'apôtre de la paix ». En septembre 1929, à la tribune de la SDN à Genève, Briand propose de créer « une sorte de lien fédéral » entre pays d'Europe. Ce projet est vite abandonné. Après son échec à l'élection présidentielle en mai 1931, Aristide Briand se retire de la vie politique en janvier 1932 et meurt quelques mois plus tard (7 mars).