chevalerie. (suite)
Les ordres de chevalerie
Le mythe chevaleresque se perpétue bien au-delà de l'époque médiévale, grâce aux ordres créés, pour la plupart, au milieu du XIVe siècle, alors même que la chevalerie voit décliner son rôle militaire. En effet, à la fin du Moyen Âge, les armées nationales se forment, et fantassins ou archers commencent à l'emporter sur les charges traditionnelles de la chevalerie. Les défaites subies par les chevaliers à Courtrai (1302), Crécy (1346) ou Azincourt (1415) illustrent cette tendance. Pourtant, le prestige de la chevalerie aristocratique ne cesse de croître. Ses idéaux sont exaltés au sein des ordres de chevalerie laïcs, qui rassemblent en une même société honorifique des figures éminentes, au service d'une cause souvent politique : ainsi l'ordre de la Jarretière est-il fondé par Édouard III d'Angleterre en 1348 ; celui de l'Étoile, par le roi de France Jean II le Bon en 1351 ; celui de la Toison d'or, par le duc de Bourgogne Philippe le Bon en 1429. Sous prétexte de faire revivre la chevalerie - une chevalerie mythique mais que l'on veut croire seulement disparue - et d'honorer ses valeurs, ces ordres cherchent à capter des fidélités au profit de leur fondateur. Ils séduisent par leur faste et leurs rites, par la fraternité qui règne en leur sein, par la référence constante aux valeurs morales de la chevalerie. On peut les considérer comme les précurseurs des sociétés et décorations honorifiques contemporaines.