Réunions (politique des), (suite)
Cette politique de « défense agressive » est soutenue par le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Colbert de Croissy, qui a remplacé le trop conciliant Pomponne en 1679. Elle repose sur la puissance militaire de la France, qui n'a pas démobilisé au retour de la paix, et tire parti des difficultés de l'empereur Léopold Ier face aux révoltés hongrois et aux Turcs. Devant les protestations de la diète d'Empire, la constitution d'une alliance défensive entre la Suède et les Provinces-Unies (octobre 1681), la formation de la ligue des Princes du Rhin en septembre 1682 et la tiédeur de son ancien allié bavarois, le roi de France renforce son alliance avec le Brandebourg et le Danemark. À la faveur du siège de Vienne par les Turcs en 1683 - qui immobilise Léopold - et Charles II d'Espagne ayant déclaré la guerre à la France, Louis XIV s'empare de Luxembourg en juin 1684. Cependant, après la défaite des Turcs, il faut bien composer. Le 15 août 1684, une trêve est signée à Ratisbonne entre la France, l'Empire et l'Espagne ; la France conserve pour vingt ans les « Réunions ». Mais l'équilibre trouvé est précaire : contre la menace française, la ligue d'Augsbourg se forme en juillet 1686.