Augsbourg (guerre de la Ligue d'), (suite)
Isolée diplomatiquement, la France croit se sauver par l'offensive. En octobre 1688, son armée occupe la rive gauche du Rhin, dévaste le Palatinat, brûle Heidelberg : cette politique de terreur, prônée par Louvois et redoublée en 1693, indigne l'Europe et reste encore dans la mémoire allemande. Des soldats sont expédiés en Irlande avec Jacques II (qui s'était réfugié en France après le débarquement de Guillaume d'Orange), mais cette tentative de restauration s'achève par la défaite de la Boyne (1690). Aux Pays-Bas, les Français prennent Namur et Charleroi, sont vainqueurs à Fleurus (1690) et à Neerwinden (1693) ; un second front en Catalogne progresse lentement (prise de Rosas en 1693, de Barcelone en 1697). Sur mer, face à la coalition anglo-hollandaise, la France, victorieuse à Béveziers, subit la défaite de La Hougue (1692) ; dès lors, elle réoriente sa stratégie vers la guerre de course, dans laquelle s'illustre Jean Bart. Le conflit s'étend aux colonies (Indes, Sénégal, Antilles, Canada). Les belligérants s'épuisent sans obtenir de succès décisifs. La défection de la Savoie en 1696 neutralise enfin le front italien, et la médiation suédoise permet de conclure les traités de Ryswick (septembre-octobre 1697). Louis XIV reconnaît Guillaume d'Orange comme roi d'Angleterre, garde Strasbourg, mais rend la plupart des réunions. Victime des traités de paix depuis cinquante ans, l'Espagne ne perd rien cette fois-ci. La France a tenu seule contre l'Europe, mais elle doit accepter une paix de compromis.