organisme de liaison et de coordination des chefs d'entreprises françaises.
Héritier de la Confédération générale de la production française (CGPF), fondée en 1919, et réorganisée le 4 août 1936 sous le nom de Confédération générale du patronat français, le CNPF est créé le 12 juin 1946 sous l'impulsion de son premier président, Georges Villiers, dirigeant d'une entreprise métallurgique. À la différence des syndicats de salariés, organisés selon la loi de 1884, le CNPF se constitue dans le cadre de la loi de 1901 sur les associations. Il a en effet pour objectif de fédérer, au niveau national, des groupements professionnels (telle la Chambre syndicale des constructeurs d'automobiles) et des groupements territoriaux, unions patronales régionales ou locales. Il est, avec la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), la seule organisation d'envergure de ce type. Habilité, selon les statuts, « à discuter et à signer des accords communs pour l'ensemble ou la généralité des professions », le CNPF se voit confier, dès l'origine, un rôle de représentation du patronat face aux syndicats et aux pouvoirs publics, ainsi que l'illustre la mise au point des accords de Grenelle, en mai 1968. Au lendemain des grands mouvements sociaux de l'époque, le nouveau président du CNPF, Paul Huvelin (1966-1972), fait aboutir une réforme qui tend à réaffirmer le rôle du CNPF en tant qu'institution patronale « au service de l'entreprise ». Cette fonction de défense des entreprises se confirme lors du début de la crise économique, sous les présidences de François Ceyrac (1972-1981), puis d'Yvon Gattaz (1981-1986). Devenu peu à peu un interlocuteur obligé du gouvernement et des syndicats, soucieux de son image dans l'opinion, le CNPF développe, dans les années soixante-dix, une politique contractuelle confiée à sa commission sociale. Citons, entre autres, l'accord-cadre du 17 mars 1975 relatif à l'amélioration des conditions de travail, qui engage les professions et les entreprises. Défenseur opiniâtre de l'économie de marché et de la libre concurrence, le CNPF affiche volontiers son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique : « ni dans la majorité, ni dans l'opposition », selon la formule de François Ceyrac. Au début des années quatre-vingt, il se montre très critique envers toute nouvelle nationalisation, qualifiée par Yvon Gattaz d'acte « antiéconomique ». Au milieu de la décennie, le CNPF se définit comme le « parti de l'entreprise », et prend nettement position, sous la présidence de François Périgot (1986-1994), pour l'intégration européenne et la mondialisation de l'économie. La volonté de « modernisation » se traduit enfin par un changement de dénomination : en octobre 1998, le CNPF devient le Medef (Mouvement des entreprises de France), dont le président, Ernest-Antoine Seillière, entend réaffirmer avec vigueur les convictions libérales.