homme politique (Peypin, Bouches-du-Rhône, 1884 - Nice 1977).
Ses parents ont été instituteurs, et lui-même devient avocat au barreau de Marseille en 1907, après des études de droit à la faculté d'Aix-en-Provence. Militant socialiste dès 1902, il ne tarde pas à assumer des responsabilités au sein de la fédération des Bouches-du-Rhône, et débute sa carrière politique au conseil général du canton d'Istres, en 1911. Bien qu'antimilitariste, il est engagé volontaire en 1914. En 1922, il est élu maire d'Istres, puis, en 1924, député d'Aix. Nommé rapporteur du Budget à la commission des Finances, collaborateur de Léon Blum, il préside le groupe parlementaire socialiste en 1938. Par pacifisme, il accueille favorablement les accords de Munich. Cependant, il refuse le vote des pleins-pouvoirs au maréchal Pétain et anime, dans la Résistance, le Comité d'action socialiste. À Londres, il représente, en 1942, le parti socialiste (SFIO) clandestin. Après avoir présidé l'Assemblée consultative provisoire à Alger (1943), puis à Paris (novembre 1944-octobre 1945), ainsi que la première Assemblée nationale constituante (novembre 1945-janvier 1946), le 26 janvier 1946, il est élu président du Gouvernement provisoire, après la démission du général de Gaulle. Sous son gouvernement (26 janvier-24 juin 1946) sont accom-plies d'importantes réformes de structures prévues par le Conseil national de la Résistance (CNR). Vice-président du Conseil du 24 juin au 16 décembre 1946, puis ministre d'État, chargé des travaux du Commissariat général du plan (du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947), il préside le Conseil au Plan jusqu'au 22 octobre 1947. Atteint par le « scandale des vins » (juillet 1946), il renonce aux premières places politiques. Hostile au retour du général de Gaulle, il abandonne progressivement, entre 1958 et 1959, la scène politique.