fortifications. (suite)
Au XVIIIe siècle, cette conception est développée par Montalembert et aboutit à la construction de forts détachés concentrant les moyens de défense. Ce système, qui n'exclut pas le maintien d'une enceinte bastionnée, est adopté pour la fortification de Lyon en 1830 et de Paris en 1840. Le siège de la capitale en 1870-1871 démontre néanmoins que ces forts sont trop proches de l'enceinte et n'empêchent pas l'artillerie allemande de bombarder les quartiers de la rive gauche.
La survivance des fortifications fixes à l'époque contemporaine.
• Au lendemain de la perte de l'Alsace-Lorraine, le général Séré de Rivière établit des « rideaux défensifs » le long des Hauts de Meuse, autour de Toul et de Verdun ainsi qu'entre Épinal et Belfort. Mais, à peine achevés, ces forts construits en maçonnerie se révèlent inutiles, du fait des progrès extrêmement rapides de l'artillerie. Aussi faut-il renforcer les ouvrages par des carapaces en béton ou par des cuirassements en acier. Pourtant, pendant la bataille de Verdun, ces forts feront preuve d'une résistance bien supérieure à celle que l'on attendait.
Au lendemain de la guerre, en dépit des garanties offertes par le traité de Versailles, la France décide la construction d'un nouvel ensemble fortifié, la ligne Maginot. Ce système, qui ne couvre que la frontière du nord-est, comporte deux séries de fortifications. Tout d'abord de gros ouvrages, construits de 1929 à 1935, dotés de « blocs d'entrée » et de « blocs actifs » équipés d'armes automatiques, de mortiers et de lance-grenades. Ces blocs sont associés à d'imposantes installations souterraines, qui abritent des casernements et des magasins à l'abri des gaz. À partir de 1935, grâce à la priorité accordée au réarmement de l'armée et de l'aviation, le génie entreprend la construction d'ouvrages d'infanterie beaucoup plus réduits et vulnérables. En fait, la ligne Maginot est révélatrice d'une stratégie éminemment défensive, sans efficacité lors de l'attaque allemande de mai 1940.
De la Seconde Guerre mondiale, la France a encore hérité des fortifications allemandes du « mur de l'Atlantique » et, surtout, les remarquables bases de sous-marins de Brest, Saint-Nazaire, Lorient ou La Pallice, qui se révélèrent quasiment invulnérables jusqu'à la fin du conflit.