Fontanes (Louis de), (suite)
Monarchiste rallié au Consulat et personnage de premier plan sous l'Empire, ce bel esprit, poète d'Ancien Régime, entre en politique par le biais du journalisme. Après avoir dirigé, au début de la Révolution, l'éphémère journal monarchien le Modérateur et la feuille du Club monarchique, il se cache pendant la Terreur, puis collabore, sous le Directoire, à la Quotidienne, interdite en septembre 1799. Proscrit, un temps réfugié en Angleterre, où il se lie d'amitié avec Chateaubriand, il rentre en France après le coup d'État du 18 brumaire (novembre 1799). Avec l'aide de Lucien Bonaparte, il ressuscite, en juin 1800, le Mercure, dans lequel écrivent La Harpe, Chateaubriand et Louis de Bonald. Le journal, qui appelle le régime consulaire à rompre avec la Révolution, prône la renaissance religieuse et la réhabilitation de l'idée monarchique. Fontanes est alors l'amant d'Élisa, sœur de Napoléon, et se fait courtisan. Membre de l'Institut en 1803, président du Corps législatif en 1804, il est nommé grand maître de l'Université impériale en 1808, et dirige, à ce titre, l'Instruction publique. Cependant, peu dévoué à l'Empereur, il réorganise l'enseignement dans un sens conservateur, introduit nombre d'opposants - royalistes et prêtres - à l'Université et place l'enseignement primaire - laissé-pour-compte de l'Empire - sous le contrôle de l'Église. Sénateur en 1810, il vote la déchéance de Napoléon en 1814 et se rallie à Louis XVIII, qui le fait pair de France mais l'écarte de l'Université en 1815. Au début de la Restauration, ce modéré soutient Élie Decazes, mais se rapproche des ultras peu avant sa mort.