nom donné par les Romains à la première région qu'ils occupèrent en Gaule, et qui correspond approximativement au Languedoc, au Roussillon, à la Provence et au sud de la région Rhône-Alpes.
Dès le VIIIe siècle avant J.-C., les populations du littoral méditerranéen entretiennent des relations commerciales avec le monde des civilisations urbaines - Étrusques, Phéniciens, Carthaginois, Grecs (qui fondent Marseille en 600), puis bientôt Romains. Les matières premières locales sont échangées contre des produits de prestige - vaisselle de luxe, vin, etc. Ainsi se développe, sur tout le littoral, une civilisation proto-urbaine, qualifiée parfois de « civilisation des oppidums », car on assiste à l'émergence de véritables villes, aux murailles de pierres sèches et à l'urbanisme strict - telles Nages, Ensérune, Lattes, Ambrussum, Entremont, Martigues, etc. L'influence de la Grèce et de Rome s'y fait sentir dans l'architecture et dans la vie quotidienne.
Cette région, qui reliait par voie de terre l'Italie à l'Espagne, ne pouvait qu'attirer la convoitise de Rome, d'autant que les populations indigènes menaçaient parfois Marseille et qu'elles avaient favorisé le passage d'Hannibal en 218 avant J.-C. La conquête, brutale, est menée entre 125 et 121 avant J.-C., notamment par le consul Domitius Ahenobarbus, qui laissera son nom à une grande route côtière, la via Domitia. Les peuples locaux sont soumis (Allobroges, Helviens, Voconces, Salyens, Volques), les Arvernes qui les appuyaient, défaits, et une ville romaine implantée de toutes pièces, Narbonne. La région, qui s'étend au nord-est jusqu'au lac Léman, porte d'abord le nom de Gaule Transalpine (la Cisalpine désignant alors le nord de l'Italie). Des proconsuls l'administrent, dont César, qui s'en servira de base arrière pour la conquête du reste de la Gaule entre 58 et 51. Elle devient une véritable « province » romaine sous Pompée et prend en 27 avant J.-C., sous Auguste, le nom de Narbonnaise, tout en restant placée sous la juridiction du sénat alors que le reste de la Gaule dépend de l'empereur. La romanisation sera particulièrement forte dans cette région et y laissera de nombreux monuments urbains, ainsi que la culture de la vigne. Au IVe siècle, l'ensemble de la Gaule est divisé en deux diocèses. La Narbonnaise, divisée elle-même en deux provinces (Narbonnaise Ire et IIe), est rattachée au diocèse de la Viennoise, avec Arles comme capitale.