oppidum gaulois, site de l'ancienne capitale des Éduens, Bibracte. Il est situé au sud des monts du Morvan, à cheval sur plusieurs communes, notamment Glux-en-Glenne (Nièvre) et Saint-Léger-sous-Beuvray (Saône-et-Loire), entre Château-Chinon et Autun.
Protégé par sa situation géographique (820 mètres d'altitude), l'oppidum était entouré de deux remparts, dont le plus grand, reconnu sur près de 7 kilomètres, enserrait une superficie d'environ 195 hectares. Pouvant atteindre 4 mètres de hauteur, le rempart interne, du type murus gallicus, était constitué d'un parement de pierre, d'une armature de poutres clouées et d'un bourrage de terre. On pénétrait dans la ville par plusieurs portes - sans doute une dizaine -, dont la plus grande, au nord-est, large de près de 20 mètres, était munie d'un système d'entrée en tenaille.
Les vestiges d'occupation retrouvés à l'intérieur datent, pour l'essentiel, du Ier siècle avant notre ère. Ils révèlent un urbanisme très organisé : plusieurs rues, dont la principale atteint 14 mètres de large, et des quartiers spécialisés. Les artisans, notamment émailleurs, forgerons et bronziers, possédaient des demeures modestes, à proximité des remparts, dans la partie nord-est. La zone des sanctuaires se trouvait au sud. Au centre de l'oppidum, au milieu de la rue principale, a été découvert un grand bassin ovale en pierres appareillées, dont la fonction était sans doute religieuse. Les notables occupaient les quartiers résidentiels, au sud-ouest ; leurs riches demeures, construites selon un plan romain - avec atrium, péristyle, bains, jardins intérieurs -, et parfois décorées de fresques, étaient implantées le long de rues bordées de trottoirs et de galeries. Cette influence romaine tient aux rapports pacifiques, essentiellement commerciaux, qui liaient les Romains et les Éduens, proclamés « frères du peuple romain » dès 125 avant J.-C. Les milliers d'amphores à vin romaines retrouvées au mont Beuvray témoignent de l'importance des échanges.
C'est pourtant à Bibracte que Vercingétorix est proclamé, en 52 avant J.-C., chef de la coalition de tous les peuples gaulois révoltés contre César. L'hiver suivant, ce dernier y rédige la Guerre des Gaules, après sa victoire d'Alésia. Mais, au début du Ier siècle après J.-C., le site, dont la position élevée et retirée s'avère malcommode, est progressivement abandonné au profit d'une nouvelle ville fortifiée fondée par l'empereur Auguste : Augustodunum, l'actuelle Autun.
Redécouvert au XIXe siècle, le site a fait l'objet de fouilles menées par Bulliot, de 1867 à 1887, puis par son neveu, le grand archéologue Joseph Déchelette, de 1897 à 1901. Ce dernier, comparant le matériel découvert ici avec celui trouvé sur d'autres sites à travers l'Europe - et jusqu'en Bohême -, a ainsi défini la période finale de la civilisation celtique, dite de « La Tène ». Depuis 1985, des fouilles de grande ampleur ont entraîné la mise au jour de nombreux vestiges. Un musée de la civilisation celtique a été créé sur le site même.