infanterie. (suite)
À partir du milieu du XVIIe siècle, l'infanterie devient l'arme principale, au détriment de la cavalerie. Cette primauté tient à une mutation de l'armement grâce à l'apparition du fusil à pierre doté de la baïonnette à douille, inventée par Vauban, qui associe l'arme à feu et l'arme blanche et entraîne la disparition de la pique. Avec Louvois, les fantassins sont dotés d'uniformes. Tout au long du XVIIIe siècle, le recours à l'infanterie reste l'objet de polémiques. On hésite entre l'ordre mince avec deux ou trois rangs ou l'attaque en colonnes profondes précédées de tirailleurs.
À la fin de l'Ancien Régime, le nombre de régiments divisés en bataillons se stabilise, en temps de guerre comme en temps de paix. On en compte une centaine, dont vingt constitués d'étrangers. Durant la Révolution, l'infanterie française, forte de son élan et de ses effectifs, affiche une nette supériorité sur les vieilles armées de la monarchie. Napoléon améliore encore son efficacité dans le cadre de la division, qui associe artillerie, cavalerie et infanterie. Toutefois, le rôle de cette dernière décline à la fin de l'Empire. Elle compte un nombre de plus en plus élevé de jeunes conscrits, insuffisamment instruits et encadrés, et d'unités étrangères à la loyauté douteuse. Peu de modifications interviennent tout au long du XIXe siècle. Cependant, l'infanterie se diversifie cependant avec l'intégration de bataillons de chasseurs à pied, de zouaves, d'une infanterie légère d'Afrique et d'une Légion étrangère.
Déclin et renouveau.
• En 1870-1871, malgré l'adoption du fusil Chassepot qui se charge par la culasse, l'artillerie manque de souplesse ; ses attaques en formations trop denses sont contrecarrées par les troupes allemandes. Il en est de même en 1914-1915. La doctrine de l'offensive à outrance se traduit par des pertes considérables. Toutefois, une mutation se manifeste à partir de 1915 grâce à l'adoption de tenues moins voyantes et d'un armement, de plus en plus diversifié : mitrailleuses, fusils-mitrailleurs, mortiers, canons légers. À la fin du conflit, l'infanterie agit en étroite liaison avec l'artillerie et les chars. Cette doctrine ne subit que peu de changements entre les deux guerres : il en est de même de l'armement à l'exception d'une DCA rudimentaire et de pièces antichars. Cette stagnation est à à l'origine du désastre de 1940 ; l'armée française se heurte en effet à des divisions blindées associant chars et infanterie et agissant en coopération avec l'aviation.
Après 1945, les guerres d'Indochine et d'Algérie sont essentiellement menées par des fantassins au niveau du bataillon ou de la compagnie. En revanche, dans la perspective d'un affrontement Est-Ouest, l'armée française met en place de grandes unités d'infanterie motorisées ou des divisions blindées rassemblant chars et infanterie. La menace nucléaire entraîne encore une large dispersion des unités. La modernisation de l'armée s'accompagne de la création d'unités aéromobiles, dotées d'hélicoptères et du maintien des formations de chasseurs alpins, de parachutistes et de la Légion étrangère. La réorganisation de l'armée, décidée en 1996 (professionnalisation et envoi rapide de forces sur un théâtre éloigné), ne peut que jouer en faveur du développement d'unités d'infanterie légère associées à des éléments blindés et aériens.