place forte tenue par les Arvernes, située près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), et devant laquelle César subit un revers en 52 avant J.-C.
L'identification du site de Gergovie continue à faire l'objet de discussions et de contestations, paradoxalement moins vives que celles relatives à Alésia, dont l'emplacement est pourtant parfaitement établi. Il est vrai que, dans le cas de Gergovie, l'hésitation ne porte que sur deux sites très rapprochés.
Le texte de César mentionne seulement que l'endroit se trouve près de l'Allier, à cinq jours de marche de la confluence entre cette rivière et la Loire, et « sur une montagne très haute et d'accès très difficile » - une façon, pour l'auteur, d'excuser sa retraite. Dès le XVIe siècle, un érudit florentin, Gabriel Simeoni, propose comme localisation le plateau basaltique de Merdogne, près de Clermont-Ferrand, qui sera appelé, à partir du XIXe siècle, « plateau de Gergovie ». De fait, un lieu-dit - Gergoia -, situé dans sa partie sud-est, est mentionné dès le Xe siècle. Néanmoins, les fouilles réalisées sur place, notamment dans les années quarante et cinquante, ont surtout révélé des vestiges d'époque gallo-romaine. Les restes de rempart, en particulier, montrent une construction en pierres sèches éloignée du type du murus gallicus traditionnel, bien attesté sur les oppidums gaulois tel celui du mont Beuvray. Ce rempart inclut d'ailleurs des fragments de tuiles romaines. La porte maçonnée, mise au jour dans les années trente, semble également d'époque romaine, tout comme les bâtiments religieux et artisanaux qui ont été retrouvés à l'intérieur. Le problème est de savoir si ce site, qui paraît avoir été abandonné au début de notre ère, était occupé lors de la guerre des Gaules.
Une autre identification a donc été proposée : celle du plateau des « Côtes de Clermont », qui s'étend quelques kilomètres plus au nord. Ce site a en effet livré des traces, peu nombreuses, d'une occupation gauloise au IIe siècle avant notre ère. Mais son caractère de place forte n'est pas démontré. C'est à l'époque d'Auguste que sera fondée, sur une autre butte volcanique, Augustonemetum, qui deviendra Civitas Arvernorum, chef-lieu des Arvernes, qui se trouve sous l'actuelle ville de Clermont.
Lorsque éclate la révolte gauloise conduite par Vercingétorix, au début de 52 avant J.-C., dans un premier temps César s'empare du pays des Bituriges et prend Avaricum. Puis il se rend chez les Arvernes pour réduire Gergovie. Cependant, il échoue, en particulier à cause de la trahison des Éduens. C'est en remontant vers le nord qu'il sera attaqué par Vercingétorix, près d'Alésia, où il parviendra cependant à encercler l'armée gauloise.