Buchez (Philippe), (suite)
Après des études de médecine, Buchez adhère aux théories de Saint-Simon en 1825, collabore au Producteur, revue du saint-simonisme, avant de rompre avec le mouvement en 1829. Dès lors, il consacre tous ses efforts à la recherche d'une synthèse entre les idéaux de la Révolution française, les préceptes de l'Évangile et le socialisme. Sa grandiose Histoire parlementaire de la Révolution française (1834-1838), écrite en collaboration, est suivie quelques années plus tard de l'Essai d'un traité complet de philosophie au point de vue du catholicisme et du progrès (1839-1840). Buchez propage ses idées, à partir de 1840, dans le journal l'Atelier : il y prône le système de l'« association ouvrière », coopérative de production possédant un capital inaliénable augmenté par les bénéfices des participants. Adjoint au maire de Paris en février 1848, il est élu à la Constituante, dont il devient le premier président (5 mai-6 juin). Au mois de décembre, il soutient la candidature du général Cavaignac contre Louis Napoléon Bonaparte. Son échec à l'élection législative de mai 1849 met un terme à sa brève carrière politique. Il se consacre alors à la rédaction d'un Traité de politique et science sociale. De son vivant, ses idées n'auront guère connu que des applications très restreintes. Buchez appartient à cette mouvance du socialisme que Marx qualifiera d'« utopique ».