membres de l'opposition politique modérée qui, à la suite de Danton, combat, entre décembre 1793 et mars 1794, la Terreur et la dictature de « salut public » conduite par les robespierristes, ainsi que le mouvement populaire et le Club des cordeliers dominé par les hébertistes.
Avec l'instauration de la Terreur et du Gouvernement révolutionnaire (septembre-décembre 1793), Danton, qui plaide pour la conciliation et pour un pouvoir exécutif unique et indépendant de l'Assemblée nationale, est relayé à la Convention par plusieurs députés. Sans cohésion, c'est en ordre dispersé que ceux-ci attaquent les comités de gouvernement, principalement le Comité de salut public, dénonçant la conduite de la guerre et les ultrarévolutionnaires. Ils ont nom Bourdon de l'Oise, Merlin de Thionville, Legendre, Chabot ou Thuriot, le noyau principal étant composé de Danton, Fabre d'Églantine, Philippeaux et Camille Desmoulins. Ce dernier, qui n'est pas député mais est un redoutable pamphlétaire, seconde efficacement l'offensive indulgente dans son journal, le Vieux Cordelier, qui paraît pour la première fois le 5 décembre 1793. Virulent contre la déchristianisation et les partisans d'Hébert - dont l'anarchie et l'outrance font, dit-il, le jeu de l'étranger -, dénonçant le despotisme du Comité de salut public, Desmoulins réclame le retour de la liberté, c'est-à-dire la conclusion d'une paix rapide - malgré l'invasion étrangère -, la liberté de la presse et la constitution d'un « comité de clémence », soit l'indulgence pour les « suspects ». En complète opposition avec le principe du Gouvernement révolutionnaire - dictature jusqu'à la paix et la victoire totale sur la Contre-Révolution -, les positions des indulgents, qui jugent que la Révolution doit finir, déchirent le parti montagnard. Dès février 1794, Robespierre, qui dénonce la faiblesse coupable des indulgents et voit dans la lutte acharnée des « factions » (dantonistes contre hébertistes) un danger susceptible de ruiner la Révolution, les mêle dans un même « complot de l'étranger ».
Après l'élimination des hébertistes, guillotinés le 24 mars, Danton, Desmoulins et Philippeaux sont arrêtés le 30 mars, puis jugés avec leurs encombrants amis, députés compromis dans l'affaire de la liquidation de la Compagnie des Indes (Chabot, Basire, Fabre d'Églantine, Delaunay d'Angers), les banquiers Frey et Guzman, Hérault de Séchelles et le général Westermann. Ils sont guillotinés le 5 avril 1794 (16 germinal an II), au terme d'un procès mettant les accusés « hors des débats ». Les dantonistes qui échappent à la proscription seront des animateurs de premier plan de la réaction thermidorienne.