Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
A

Auriol (Vincent), (suite)

Au terme de son mandat, il ne joue plus de rôle actif, mais se manifeste, jusqu'à sa mort, par son opposition à la Ve  République. À travers toute sa longue carrière politique, ce méridional fidèle à ses origines populaires, parlementaire par tempérament et par conviction, a su incarner la synthèse des traditions socialistes et républicaines françaises.

Austerlitz (bataille d'),

victoire des troupes françaises sur les austro-russes – également appelée « bataille des Trois Empereurs » (2 décembre 1805) –, qui marque le terme de la campagne d'Allemagne engagée en septembre 1805.

Napoléon, qui affronte une coalition anglo-russo-autrichienne (dite « troisième coalition »), mène une guerre éclair contre les puissances alliées. Après avoir franchi le Rhin le 25 septembre, il remporte une première bataille à Ulm (20 octobre), qui lui ouvre la route de Vienne, où il fait son entrée le 13 novembre. Malgré ce succès rapide, les armées alliées ne sont ni désorganisées ni battues. Napoléon a besoin d'une victoire décisive pour préserver son avantage, d'autant que, le 21 octobre, la flotte française a été décimée à Trafalgar, ce qui rend désormais impossible tout débarquement en Angleterre. Napoléon poursuit donc les alliés vers le nord. Mais le temps presse : les Français sont loin de leurs bases, et les Austro-Russes se renforcent à mesure de leur retraite, qui se déroule en bon ordre. En outre, Napoléon se méfie de la Prusse, restée neutre dans le conflit mais qui pourrait bien se décider à intervenir.

Dès lors, pour favoriser l'affrontement, il tend un piège à ses adversaires : le 21 novembre, il s'arrête près de Brünn et feint d'entamer un repli. Il engage même de fausses négociations avec le tsar Alexandre Ier, laissant ainsi supposer qu'il est dans une position de faiblesse. Les Austro-Russes tombent dans le piège et choisissent de livrer bataille avant même l'arrivée de renforts. Il est vrai qu'ils jouissent d'un avantage numérique confortable : 90 000 hommes, contre 75 000 du côté français. Le 1er décembre, ils occupent donc le plateau de Pratzen, non loin du village d'Austerlitz. Napoléon a volontairement dégarni son aile droite, celle qui contrôle la route de Vienne, afin de les décider à attaquer. Le 2 décembre au matin, alors que les troupes françaises sont dissimulées par un épais brouillard, les alliés chargent là où Napoléon l'avait prévu, près de Telnitz. L'aile droite française résiste, puis cède du terrain. Les Austro-Russes croient tenir la route de Vienne. C'est alors que Napoléon lance les corps du maréchal Soult au cœur du dispositif allié, dégarni, sur le plateau de Pratzen. En début d'après-midi, la victoire est acquise. Le brouillard s'est dissipé, le soleil brille sur Austerlitz. Napoléon célèbre ainsi par un triomphe l'anniversaire de son accession au trône impérial.

Austerlitz devient, le jour même, l'objet d'une légende inscrite dans la geste de la Grande Armée : la légende du génie militaire de l'Empereur et de la France invincible.

Austrasie,

royaume mérovingien émergeant au cours du VIe siècle entre Meuse et Rhin.

Des partages qui démembrent à plusieurs reprises le royaume franc au cours du VIe siècle naissent trois ensembles régionaux durables : la Neustrie – ou pays des Francs du Nord –, la Bourgogne et l'Austrasie - pays des Francs de l'Est. La Neustrie est le pays de Clovis, berceau des Francs Saliens, et l'Austrasie celui des Francs du Rhin, vaincus par Clovis mais soucieux de leur individualité.

En 511, Thierry, fils aîné de Clovis, reçoit les terres les plus orientales du royaume, depuis la Champagne jusqu'au-delà du Rhin, future Austrasie. En 561, cet ensemble échoit à Sigebert, petit-fils de Clovis, tandis que son frère Chilpéric reçoit la partie nord du royaume, avec Soissons pour capitale, future Neustrie. Dès ce moment, l'opposition entre les deux royaumes est prévisible. Elle prend corps à l'occasion d'une querelle familiale, lorsque Brunehaut, femme de Sigebert, cherche à venger la mort de sa sœur Galswinthe, épouse de Chilpéric assassinée par la maîtresse de celui-ci, Frédégonde. La reine Brunehaut, qui exerce de 568 à 613 un pouvoir souvent contesté, est confrontée à une lutte acharnée. Sous le règne de Sigebert Ier, son mari, puis sous ceux de Childebert II, leur fils, de ses petits-fils enfin, elle s'oppose à la fois à la Neustrie et à la noblesse austrasienne, qui allie grands propriétaires terriens et hommes d'Église. Vainqueur de Brunehaut en 613, Clotaire II, roi de Neustrie, parvient à réunir la totalité des domaines francs sous son autorité. Pour peu de temps, car les grands d'Austrasie obtiennent, en 623, que Clotaire leur délègue son fils, Dagobert, comme roi. Ce dernier, avant d'être à son tour seul roi des Francs, apprend donc l'exercice de la royauté en Austrasie, sous la tutelle de Pépin Ier de Landen, maire du palais, et de l'évêque de Metz, Arnoul. Leur alliance permet aux descendants de Pépin de s'imposer comme maires du palais aux successeurs de Dagobert à partir de 640. Désormais, les rois mérovingiens sont supplantés par les maires du palais, mais ces derniers reprennent à leur compte la rivalité entre Austrasie et Neustrie. Durant la seconde moitié du VIIe siècle et la première moitié du VIIIe, le pouvoir de la famille des Pépin (les Pippinides), ancêtres de Charlemagne, ne cesse de s'affermir. Pépin II de Herstal l'emporte en 687 sur le maire du palais de Neustrie et reconstitue l'unité du royaume franc autour de l'Austrasie. Sous les Carolingiens, l'Austrasie est le centre de l'Empire, base solide pour les conquêtes de Charlemagne au-delà du Rhin.

Avaricum,

capitale du peuple gaulois des Bituriges, située à l'emplacement de l'actuelle Bourges.

Cette ville, établie sur un éperon calcaire, au confluent de l'Auron et de l'Yèvre, et que l'on disait « la plus belle de la Gaule », était entourée de puissants remparts, de type murus gallicus, composés d'une armature constituée de poutres renforcées de clous en fer, et bourrée de terre et de pierres : ces fortifications permettaient de résister à la fois au feu et au bélier. D'après César, elle présentait un urbanisme organisé, possédant une place publique et des monuments. Mais son emplacement, sous la Bourges actuelle, où se sont succédé une ville romaine, puis une cité médiévale, n'a pas facilité, jusqu'à présent, les recherches archéologiques, les niveaux celtiques primitifs se trouvant sous plusieurs mètres de remblai. Néanmoins, des fouilles, dans le cadre d'interventions de sauvetage mais aussi de manière plus systématique, ont été récemment entreprises.