maréchal d'Empire (Paris 1766 - Saint- Étienne 1847).
Le nom de Grouchy est à jamais associé à Waterloo. La légende dépeint l'homme comme un incapable, responsable par son retard sur le champ de bataille de l'ultime défaite de Napoléon. Grouchy a en fait accompli une carrière honorable, jusqu'au désastre du 18 juin 1815.
De 1780 à 1787, il sert à l'école d'artillerie, puis dans la cavalerie du roi. Acquis à la Révolution, il participe aux campagnes de 1792-1793, notamment en Savoie et en Vendée. Un moment inquiété en tant qu'officier noble, il devient néanmoins général de division et chef d'état-major de Hoche après le 9 Thermidor. C'est à ce titre qu'il participe en 1796 à l'expédition d'Irlande, au cours de laquelle, séparé du gros des forces par une tempête, il refuse de prendre l'initiative de débarquer pour soutenir les Irlandais révoltés. En 1798, on le retrouve dans l'armée d'Italie. Il est fait prisonnier et ne revient en France qu'après le 18 Brumaire. Sous l'Empire, il se distingue à plusieurs reprises : en particulier en 1807 à Eylau et à Friedland. En 1813, Napoléon le nomme à la tête de sa cavalerie. Pendant les Cent-Jours, la capture du duc d'Angoulême lui vaut d'être nommé maréchal. À Waterloo, occupé à poursuivre l'armée de Blücher - selon la mission qui lui a été confiée -, il se laisse tromper sur les mouvements réels des forces prussiennes et n'empêche donc pas leur jonction avec les Anglais de Wellington. N'évaluant pas bien les difficultés que rencontre le gros de l'armée impériale, il refuse de marcher au canon pour soutenir Napoléon, comme le lui suggèrent ses lieutenants.
Proscrit en 1815, Grouchy se réfugie aux États-Unis, et ne peut rentrer en France qu'en 1821. Il retrouve son bâton de maréchal sous la monarchie de Juillet, et Louis-Philippe l'appelle à siéger à la Chambre des pairs.