Villèle (Jean-Baptiste Guillaume Joseph, comte de), (suite)
Au lendemain de l'assassinat du duc de Berry (février 1820), il devient président de la Chambre (juin 1820) puis ministre d'État (décembre 1820), mais démissionne en juillet 1821. Après la chute de Richelieu, Louis XVIII le rappelle aux affaires, comme ministre des Finances (décembre 1821), puis président du Conseil (septembre 1822). Villèle conduit dès lors, pendant plus de six ans, une politique de réaction conservatrice marquée notamment par la répression des mouvements libéraux (exécution des quatre sergents de La Rochelle, 1822), et par l'expédition d'Espagne pour rétablir le roi Ferdinand VII sur son trône (1823). À partir de 1824, il bénéficie du soutien d'une majorité de députés - la Chambre « retrouvée » - et sert un nouveau roi, Charles X, esprit nostalgique de l'Ancien Régime, qui se fait sacrer à Reims (25 mai 1825). Villèle peut faire voter la loi sur le sacrilège (qui condamne les profanateurs d'hosties à la peine de mort) et la loi d'indemnisation des émigrés (datant toutes deux d'avril 1825), mais échoue dans sa tentative de rétablissement du droit d'aînesse (avril 1826) en raison de l'opposition de la Chambre des pairs, où les libéraux sont nombreux. Mis en minorité lors des élections de novembre 1827, il démissionne en janvier 1828, et se retire de la vie publique après 1830. Il laisse d'intéressants Mémoires, interrompus à l'année 1816 et publiés après sa mort (1888-1890).