militaire (Boussay, Indre-et-Loire, 1750 - Mestre, Italie, 1810).
Issu d'une famille de très ancienne noblesse, Menou se voue à la carrière des armes et devient colonel en 1788. L'année suivante, élu aux États généraux, il rallie le Tiers ; à la Constituante, qu'il préside en 1790, il fait décréter l'adoption du drapeau tricolore comme emblème national. En 1793, il est envoyé en Vendée, où il gagne le grade de général de division. Mais il est mis à la retraite peu après, à la suite d'une accusation de Robespierre. Rappelé en 1795, il est chargé du désarmement du faubourg Saint-Antoine lors des émeutes de prairial, ce qui lui vaut le commandement en chef de l'armée de l'Intérieur. Puis, nouveau retournement : jugé inefficace lors de la répression de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), il est relevé de ses fonctions. C'est en 1798 que sa carrière rebondit, lorsque Bonaparte l'emmène avec lui en Égypte : il est nommé gouverneur de la province de Rosette, puis chef de l'armée d'Orient après l'assassinat de Kléber (14 juin 1800). Marié à une Égyptienne, converti à l'islam, ce général républicain prend, en quelques mois, des mesures importantes pour réorganiser administrativement le pays. Le 31 août 1801, il doit pourtant capituler devant les Anglais. Revenu en France, il sert l'Empire jusqu'à la fin de ses jours, comme membre du Tribunat, administrateur général du Piémont (1802), gouverneur général de la Toscane (mai 1808-avril 1809) et gouverneur général de Venise (fin 1809).