Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
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UDF (Union pour la démocratie française),

rassemblement politique créé en février 1978, à la veille d'élections législatives, par Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République.

Destinée à l'origine à devenir un grand parti centriste, entre le Parti socialiste et les gaullistes du Rassemblement pour la République (fondé en décembre 1976), l'UDF est demeurée une confédération, qui a regroupé au fil du temps six forces politiques d'importance inégale (Parti républicain, Centre des démocrates-sociaux, Parti radical, Parti social-démocrate, clubs Perspectives et Réalités, Mouvement des adhérents directs), toutes jalouses de leur indépendance et de leur identité. Aussi, malgré de bons résultats en 1978 (21,4 % des voix aux législatives) et en 1979 (27,55 % des voix aux européennes), et après la défaite électorale de Valéry Giscard d'Estaing à la présidentielle de 1981, qui impose de faire bloc, l'UDF cède aux divisions : ceux que l'historien René Rémond considère comme les héritiers de la droite orléaniste s'opposent sur le rôle de l'État, la politique de l'immigration et la construction européenne. D'autant que la réforme des statuts de l'UDF (juin 1991) ne parvient pas à donner un rôle précis à son président - Jean Lecanuet (1978-1988), puis Valéry Giscard d'Estaing (1988-1996) - ni à régler les rapports de force entre ses composantes. La création d'un groupe centriste autonome à l'Assemblée nationale (1988), l'organisation d'une liste Veil concurrente de la liste RPR-UDF aux élections européennes de 1989, ou encore l'émergence de personnalités dissidentes (Philippe de Villiers en juin 1994, puis Alain Madelin en 1995), sont autant de signes de division qui laissent augurer une recomposition de la droite libérale et centriste.

Sous l'impulsion de François Bayrou, président depuis 1998 (il avait succédé à François Léotard), l'UDF, après avoir perdu une partie de ses élus qui ont rejoint l'UMP en 2002, tente de se repositionner au centre, indépendant des majorités, y compris celles de droite.

UDR (Union des démocrates pour la République),

nom pris par la formation gaulliste UNR (Union pour la nouvelle République), en 1971.

À l'origine, le développé du sigle UDR était « Union des démocrates pour la Ve République » ; au lendemain de la crise de mai-juin 1968, il est modifié en « Union pour la défense de la République ». Le thème semble bien choisi car l'UDR obtient 293 élus sur 487 aux élections législatives de juin 1968. Mais une nouvelle crise surgit lorsque le général de Gaulle, prenant acte du résultat négatif du référendum sur les réformes du Sénat et la décentralisation, démissionne le 28 avril 1969. Un gaulliste, Georges Pompidou, lui succède à la présidence de la République. Quant à l'UDR, elle conserve la majorité à l'Assemblée nationale aux législatives de mars 1973, avec 24 % des suffrages exprimés et 162 élus : ce recul relatif est le résultat de difficultés internes à la majorité, qui ont conduit à la « révocation » du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas (juillet 1972), et du renforcement de l'opposition de gauche, dont les partis ont signé un programme commun de gouvernement (juin 1972). Certes, l'intervention personnelle de Georges Pompidou dans la campagne électorale de ces législatives a été utile, mais ses promesses de réformes n'ont pas été tenues et sa politique fait l'objet de critiques aux Assises de Nantes, les 17 et 18 novembre 1973. Jacques Chaban-Delmas est alors intronisé comme candidat potentiel à l'Élysée. La mort de Georges Pompidou, le 2 avril 1974, puis l'échec, lors du scrutin présidentiel, de Jacques Chaban-Delmas face au candidat non gaulliste Valéry Giscard d'Estaing, précipitent le déclin de l'UDR. C'est le nouveau Premier ministre Jacques Chirac qui est élu secrétaire général du parti et engage sa rénovation, mais dans le cadre du Rassemblement pour la République (RPR), qu'il crée en décembre 1976.

UDSR (Union démocratique et socialiste de la Résistance),

parti politique créé le 25 juin 1945 à partir d'une fédération de mouvements de la Résistance non communistes.

Qualifiée de « petit parti de gestion des affaires de la République » par l'historien Éric Duhamel, l'UDSR veut rassembler la gauche non communiste en y intégrant des éléments chrétiens. Mais, concurrencée par le MRP et rejetée par la SFIO, elle s'allie au Parti radical pour créer le Rassemblement des gauches républicaines en vue des élections législatives de juin 1946. Avec neuf élus métropolitains en 1951, puis six en 1956, elle doit sa survie parlementaire à l'apport de députés du Rassemblement démocratique africain, formation dirigée par l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Sa présidence est disputée entre René Pleven et François Mitterrand, ce dernier l'emportant au congrès de Nantes, en 1953. À partir de 1954, l'UDSR s'attache particulièrement aux débats sur la construction européenne - chère à René Pleven - et préconise la constitution d'un ensemble fédéral puis confédéral franco-africain : une politique que défend François Mitterrand, ministre de la France d'outre-mer dans le gouvernement Pleven (1950) puis ministre de l'Intérieur du gouvernement de Pierre Mendès France (1954). En 1958, François Mitterrand refuse son soutien au général de Gaulle, ce qui conduit René Pleven et Eugène Claudius-Petit à quitter l'UDSR. François Mitterrand s'appuie alors sur ce qui reste du parti dans son œuvre de rénovation de la gauche. Sa candidature à l'élection présidentielle de 1965, marquée par la création de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) le 10 septembre, signe l'acte de décès de l'UDSR.

Ulm (bataille d'),

bataille remportée par Napoléon sur les troupes autrichiennes commandées par le général Mack (15-20 octobre 1805).

Durant la campagne d'Allemagne (1805), qui va s'achever bientôt par la victoire d'Austerlitz, la bataille d'Ulm constitue une étape stratégique.

Depuis 1803, la ville d'Ulm, située sur la rive gauche du Danube, est annexée à la Bavière. L'Autriche, après avoir mené de vaines négociations afin d'entraîner cette dernière dans la coalition anti-napoléonienne, y envoie le général Mack pour tenir tête aux troupes françaises, qu'on s'attend à voir déboucher de la Forêt Noire. Mais la stratégie de Napoléon consiste, durant les premiers jours d'octobre, à effectuer un vaste mouvement tournant, semblable à celui qui lui a valu la victoire de Marengo : la Grande Armée surgit à Donauwerth, sur les arrières de l'armée de Mack, et l'isole totalement ; elle s'interpose ainsi entre les Autrichiens et les Russes qui doivent les secourir. Après quelques engagements, Mack se réfugie avec ses 60 000 hommes dans le camp retranché qui domine Ulm. Son attente de l'arrivée imminente des Russes est déçue, et il se retrouve bloqué dans la ville. Durant la nuit du 14 au 15 octobre, Napoléon donne à ses généraux - Ney, Lannes, Soult, Murat - l'ordre d'attaquer les positions autrichiennes. Mack, sommé de capituler le 15, refuse de rendre la place, mais, au terme d'une entrevue avec Napoléon le 19, il signe la reddition le 20. D'Ulm, Napoléon peut marcher sur Vienne, dont il s'emparera sans rencontrer de résistance.