région des Pyrénées occidentales, de langue et de culture basques. Bien que n'ayant jamais véritablement connu d'existence politique indépendante, le Pays basque constitue une entité ethnique et culturelle, caractérisée notamment par une langue dont l'origine n'est pas indo-européenne.
Le peuple basque vient, semble-t-il, de la péninsule Ibérique et s'installe dans les vallées pyrénéennes à partir du VIe siècle. À la suite d'une lente progression du VIe au VIIe siècle, les Basques finissent par occuper l'ensemble des territoires compris entre la Garonne et les Pyrénées, c'est-à-dire l'ancienne province romaine de Novem-populanie, donnant ainsi naissance à la Wasconia, ou Gascogne.
Les Basques refusent cependant de se soumettre à la monarchie franque et entretiennent un climat d'insécurité dans tout le piémont pyrénéen, jusqu'à la vallée de la Garonne. Afin de les contenir dans leurs montagnes, le roi franc Dagobert crée en 629 un royaume d'Aquitaine, avec Toulouse pour capitale, et en confie la charge à son demi-frère, Caribert. Après la mort de ce dernier, Dagobert reprend directement l'offensive contre les Basques, qu'il écrase en 635. Leur soumission aux rois francs reste cependant théorique, car ils bénéficient indirectement de la construction d'une principauté d'Aquitaine, indépendante aux VIIe et VIIIe siècles. Lorsque l'Aquitaine est intégrée au royaume carolingien, entre 760 et 768, les Basques, réfugiés dans les Pyrénées, refusent de nouveau de se soumettre. Ils massacrent ainsi, en 778, au col de Roncevaux, l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne de retour d'Espagne.
La constitution d'un comté de Gascogne au début du IXe siècle et l'essor du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle aux Xe et XIIe siècles assurent enfin l'intégration du peuple basque au monde franc. Durant tout le Moyen Âge et la période moderne, le pays et le peuple basques demeurent toutefois partagés entre la souveraineté des rois de France, des rois de Navarre et des rois de Castille. La fixation progressive de la frontière pyrénéenne entre la France et l'Espagne ne laisse en définitive qu'une petite minorité de la population basque (celle de la Basse-Navarre, de la Soule et du Labourd) sous souveraineté française.
Aux XIXe et XXe siècles, la naissance et l'essor du nationalisme au Pays basque espagnol n'ont que peu d'incidences sur le Pays basque français, qui reste bien intégré à la République. Si un courant nationaliste finit par apparaître dans les années soixante et se double, à partir de 1973, d'un groupe clandestin (Iparretarak, « Ceux du Nord ») lié au terrorisme basque espagnol, le mouvement indépendantiste ne peut compter que sur 5 à 6 % des suffrages aux élections. La singularité basque continue ainsi d'exister en France sans structure politique propre.