appelé aussi Oratoire de Jésus et de Marie Immaculée, compagnie de prêtres séculiers vivant en communauté sans avoir prononcé de vœu.
L'Oratoire de Jésus et de Marie Immaculée est fondée par Pierre de Bérulle le 11 novembre 1611 et obtient la bulle d'approbation de Paul V - Sacrosanctae - en 1613. Inspirée des oblats de Saint-Ambroise de saint Charles Borromée, la communauté désire « relever l'état de prêtrise ». Son fondateur entend sanctifier le prêtre sur le modèle du Christ, médiateur premier entre Dieu et les hommes. À cette fin, le clerc doit quotidiennement dialoguer en oraison avec le Fils, d'où le nom de la congrégation. Les prêtres doivent chaque jour célébrer la messe, faire une retraite annuelle d'une semaine et une courte retraite spirituelle chaque mois. Des heures sont affectées à l'étude des sciences sacrées. Sous la responsabilité épiscopale, les oratoriens sont appelés à accomplir leur charge en ignorant les choses profanes tels que les bénéfices. Cette volonté de perfection se marque par le port de la soutane à la manière des prêtres romains. Malgré un essor rapide, la compagnie s'essouffle après 1650. En 1702, elle compte 78 communautés et 581 Frères. Son recrutement, sélectif, touche essentiellement les élites urbaines de Paris, de Rouen, de Lyon, du Val de Loire et de la Provence. L'Oratoire est organisé de façon centralisée, autour d'un général élu et d'une assemblée des Pères, qui se réunit tous les trois ans. Son influence dépasse néanmoins son implantation. À travers les séminaires, lors des quatre grandes fêtes religieuses et durant les missions dans les églises paroissiales, l'œuvre des oratoriens irradie l'ensemble du clergé. L'originalité pédagogique de leurs collèges est un atout supplémentaire bien qu'elle ne mette pas en péril la prédominance jésuite. Dans le collège d'Anjou (1624), le catéchisme et les mathématiques sont dispensés en français, et cette langue est tolérée lors des récréations et dans les petites classes. Une place est réservée à l'enseignement de l'histoire et des sciences exactes. Enfin, les régents choisissent plutôt la persuasion que la contrainte disciplinaire. Cependant, au XVIIIe siècle, la crise janséniste et une certaine liberté d'esprit précipitent le déclin de la communauté. Ainsi, les thèses richéristes du Père Quesnel et la lecture critique des Écritures de Richard Simon sont condamnées. En outre, la qualité des nouveaux Pères et des régents s'affaiblit. Toutefois, la congrégation a réussi à imposer durablement l'image du « bon prêtre », relayée par les lazaristes, les sulpiciens et les eudistes. Après sa dissolution en 1792 et plusieurs restaurations au XIXe siècle, le Père Courcoux (1870-1951) organise la reconstitution de l'Oratoire en 1919. La congrégation se consacre désormais à « l'apostolat de la Science ».