Pillnitz (déclaration de),
déclaration relative à la Révolution française, publiée le 27 août 1791 par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II et l'empereur germanique Léopold II.
Depuis 1789, les puissances européennes sont divisées et indécises face aux troubles qui affectent le royaume de France. L'Angleterre se satisfait d'une situation qui voit sa grande rivale empêtrée dans les affaires intérieures. La Prusse et la Russie - malgré les déclarations contre-révolutionnaires de Catherine II - sont plus préoccupées par le partage de la Pologne que par ce qui se déroule à l'Ouest et, jusqu'en janvier 1791, l'Autriche a fort à faire avec la Révolution belge. L'échec de la fuite du roi en juin 1791 modifie la situation.
Le 6 juillet, à Padoue, Léopold II lance l'idée d'un congrès général des puissances contre la Révolution française, initiative réclamée par Louis XVI dans sa correspondance secrète. Mais les puissances, et surtout l'Angleterre, ne veulent pas en entendre parler. Le 27 août 1791, l'empereur et le roi de Prusse se rencontrent à Pillnitz, en Saxe. Poussés par les émigrés, ils adoptent une déclaration - vide de toute proposition concrète - dans laquelle ils affirment vouloir « agir promptement » pour « affermir les bases de la constitution monarchique » en France. Malgré le ton menaçant, il s'agit d'effrayer les patriotes et de renforcer les partisans du roi tout en reculant prudemment. Mais l'effet produit est inverse : ce qui n'est qu'une déclaration d'intention est perçu par les révolutionnaires comme une provocation, et par les royalistes comme la promesse d'une intervention.
Pinay (Antoine),
homme politique (Saint-Symphorien-sur-Coise, Rhône, 1891 - Saint-Chamond 1994).
Au nom d'Antoine Pinay, président du Conseil sous la IVe République et ministre du général de Gaulle sous la Ve République, est associée avant tout l'idée de confiance. L'« homme au chapeau rond » a su, comme on le dit aujourd'hui, « parler vrai » et, s'il appartient au panthéon de la droite libérale classique, il est respecté également par la gauche. Cultivant soigneusement son image de sage dans sa retraite de Saint-Chamond, Antoine Pinay est entré dans la légende bien avant sa mort en 1994, à l'âge de 102 ans.
Né à Saint-Symphorien-sur-Coise, petite localité du Rhône, Antoine Pinay vit à Saint-Chamond depuis sa scolarité chez les Pères maristes. Il reprend la tannerie de sa belle-famille à son retour de la Première Guerre mondiale, d'où il revient avec une main estropiée et la médaille militaire. Élu maire de Saint-Chamond en 1929, député de la Loire en 1936, sénateur en 1938, il acquiert une forte notoriété locale. Membre du Conseil national de Vichy, il n'y joue pas cependant un rôle actif ; il est relevé très vite de son inéligibilité et retrouve ses fonctions locales, dont la mairie de Saint-Chamond (octobre 1947).
La popularité nationale d'Antoine Pinay est attachée à ses fonctions de président du Conseil, de mars à décembre 1952, plutôt qu'à ses passages antérieurs au gouvernement. L'« expérience Pinay » de 1952 fut en effet une réussite psychologique même si, techniquement, les résultats en sont contrastés. Elle a donné confiance à l'épargnant grâce au lancement d'un emprunt indexé sur l'or, à la ménagère grâce à la stabilisation des prix. Si le passage d'Antoine Pinay aux Affaires étrangères en 1955 a laissé peu de traces - malgré la signature des accords de La Celle-Saint-Cloud ouvrant la voie à l'indépendance du Maroc -, il en est autrement de sa fonction de ministre des Finances, entre 1958 et 1960. Pinay est alors l'homme du nouvel emprunt et du nouveau franc. Mais il supporte difficilement l'évolution de la Ve République vers le présidentialisme et l'interventionnisme économique des gaullistes. Il refuse les responsabilités ministérielles après 1960, mais accepte de Georges Pompidou celle, moins politique, de premier médiateur en 1973.
Le mythe Pinay, largement construit par son auteur et par les médias, ne concerne que l'homme de 1952 et plus encore celui de 1958. Pinay incarne aussi un certain modèle de l'homme politique, antihéros soucieux de la quotidienneté des Français, antitechnocrate pétri de bon sens et de formules simples, bref le politique accessible à tous, à l'image du Français moyen.
Pincevent,
important campement magdalénien situé en Seine-et-Marne, datant d'environ 10 000 ans avant notre ère.
Il a été fouillé de manière exemplaire par André Leroi-Gourhan à partir de 1964. Le site se trouve sur la commune de La Grande-Paroisse, près de Montereau, sur la rive gauche de la Seine. Il comporte une quinzaine de niveaux de campements superposés, à chaque fois recouverts par les limons des crues du fleuve, ce qui en a assuré la préservation. Les campements étaient situés de fait près d'un gué de la Seine - un site favorable pour intercepter les troupeaux migrateurs de rennes, qui composent la quasi-totalité des ossements retrouvés. L'âge des animaux tués montre d'ailleurs que ces campements saisonniers étaient essentiellement occupés l'été et l'automne. Les habitations étaient des sortes de tentes circulaires d'environ 7 mètres carrés, sans doute en peaux de rennes et avec un foyer à l'entrée, bordé de grosses pierres. Le style des outils et les datations réalisées indiquent que ces campements appartiennent à une phase récente du magdalénien.
Mais l'importance de Pincevent tient d'abord à la méthodologie de fouille mise au point par Leroi-Gourhan : c'est le dégagement et le relevé minutieux de dizaines de milliers d'objets (silex, os, charbons de bois, pierres) éparpillés sur plusieurs milliers de mètres carrés qui ont permis de restituer l'organisation des tentes et des campements, les zones de travail, celles de repos, etc. Cette méthode a été ensuite utilisée sur d'autres sites magdaléniens du Bassin parisien (Étiolles, Marsangy, Verberie), mais elle a aussi servi de référence pour l'ensemble des fouilles préhistoriques dans le monde.
Pippinides,
nom désignant le clan aristocratique issu de Pépin l'Ancien (mort en 640), jusqu'à l'accession de son descendant Pépin le Bref à la royauté en 751.