archevêque de Paris (Saint-Rome-de-Tarn 1793 - Paris 1848).
Fils d'un ancien parlementaire devenu magistrat à Rodez sous la Restauration, le futur archevêque de Paris, est élevé au collège de Saint-Affrique (Aveyron), puis au séminaire parisien de Saint-Sulpice, où il adhère aux doctrines gallicanes. Ordonné prêtre en 1820, il occupe diverses fonctions dans les diocèses de Rodez, Paris et Luçon, puis fonde avec Laurentie le périodique la France chrétienne (1821-1826). Vicaire général de Mgr de Chabons à Amiens (1823-1833), puis de Mgr de Quelen à Paris (1834-1840), il acquiert une réputation d'administrateur rigoureux et compétent, publie un important Traité de l'administration des paroisses (1827) ainsi qu'un Traité de la propriété des biens ecclésiastiques (1837). Pressenti pour devenir coadjuteur de l'évêque de Strasbourg et sacré évêque in partibus de Pompeiopolis, il succède en 1840, grâce à la protection de Thiers, au très légitimiste Mgr de Quelen, archevêque de Paris.
Ses huit années d'épiscopat dans la capitale (1840-1848) sont marquées par une réorganisation administrative du diocèse. Mgr Affre poursuit en particulier un effort de renouvellement des études cléricales, publie une importante lettre pastorale (Sur les études ecclésiastiques, 1841), développe le collège-séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, que dirige l'abbé Dupanloup, confie à l'abbé Lacordaire les conférences de Notre-Dame de Paris, réorganise la faculté de théologie d'État à la Sorbonne, et crée aux Carmes une École des hautes études ecclésiastiques (1845). Il poursuit dans la capitale une pastorale active, développe la catéchèse et les œuvres d'assistance sociale et religieuse (Société de Saint-François-Xavier) ainsi que la presse catholique, malgré ses démêlés avec l'abbé Migne et avec l'Univers de Louis Veuillot. Il se heurte violemment à la monarchie de Juillet sur la question de la liberté d'enseignement, et son gallicanisme affiché lui vaut de nombreuses difficultés avec les congrégations religieuses et avec le Saint-Siège : ni Grégoire XVI ni Pie IX ne le feront cardinal.
En février 1848, Mgr Affre se rallie ouvertement à la République. Il trouve la mort en juin de la même année, au faubourg Saint-Antoine, en tentant courageusement de s'interposer entre les ouvriers insurgés et les troupes du général Cavaignac.